Une revue de la littérature publiée dans « Eurosurveillance » a étudié l’efficacité de 24 mesures de prévention de la transmission du VIH chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Sur un total de 3 865 études sélectionnées entre décembre 2012 et février 2013, quatre d’entre elles se distinguent : l’utilisation du préservatif, l’entraide sociale de la communauté homosexuelle, des groupes de pairs homosexuels et une couverture universelle du traitement antirétroviral. Au total, quinze interventions sont à recommander de manière forte, probable ou possible, un constat qualifié « d’encourageant » par les auteurs.
Le classement s’est fait à l’aide de l’échelle HASTE (Highest Attainable Standard of Evidence) allant de 1 à 3 et définissant 5 classes : le grade 1 le plus élevé, qui correspond aux mesures à recommander fortement, le grade 2a aux mesures à recommander probablement, le grade 2b aux mesures à recommander de manière possible, le grade 2c aux mesures en attente et le grade 3 aux mesures avec des données insuffisantes.
Une couverture universelle par les antirétroviraux
Dans leur analyse, l’équipe européenne dirigée par Suzanne Strömdahl du Karolinska Institutet (Stockholm) précise qu’avec le préservatif, la transmission du VIH était moindre avec un risque relatif à 0,36, d’après les données de 5 cohortes (n=8 825). Pour ce qui est de la couverture large du traitement antirétroviral, la mesure a permis d’obtenir une réduction relative de 96 % du nombre de transmissions du VIH. Les auteurs font remarquer à ce sujet que les pratiques variaient beaucoup entre les pays.
La prophylaxie post-expostion, définie comme l’administration dans les 72 heures de façon prolongée pendant 28 jours, est classée HASTE grade 2a (à recommander de manière probable), tandis que la prophylaxie pré-expostion, définie par la prise orale quotidienne de Truvada (emcitrabine+tenofovir), est classée HASTE grade 2b (à recommander de manière possible), compte tenu des interrogations concernant l’observance, les effets secondaires à long terme et l’impact potentiel sur l’émergence de résistances.
Sexe oral ou anal
La circoncision volontaire pour raison médicale est classée également dans le grade 2c, sachant que la mesure s’adresse aux HSH ayant des rapports exclusivement ou majoritairement avec pénétration anale. Concernant le sexe oral, les mesures visant à éviter l’ingestion de sperme dans la bouche et les rapports non protégés n’ont pas apporté la preuve de leur efficacité, probablement parce que le taux de transmission orale du VIH est faible.
Les auteurs concluent qu’il faut recommander « sans ambiguïté » aux HSH d’utiliser des préservatifs et des lubrifiants lors des rapports de type anal, de faire des dépistages fréquents pour le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles, de prendre des antirétroviraux en cas d’infection VIH et, en cas de non-infection, d’avoir recours aux traitements post-exposition. Les auteurs insistent également sur la synergie des différentes interventions, citant l’intérêt des groupes de pairs homosexuels et des campagnes de prévention.
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