Sida : les NIH se félicitent du lancement en Afrique du Sud du premier essai vaccinal depuis 7 ans

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Publié le 29/11/2016
vaccin sida

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Crédit photo : PHANIE

Ils l'avaient annoncé lors du congrès de Durban en juillet dernier : les États-Unis vont relancer un nouvel essai vaccinal à partir de l'essai RV-144 mené en 2009 auprès de 16 000 volontaires en Thaïlande, et qui avait permis de réduire de 31,2 % les risques de contamination trois ans et demi après la première vaccination. Des résultats prometteurs mais insuffisants pour un lancement. « Nous cherchons un moyen, non pas de seulement répéter l'essai RV-144, mais de l'améliorer », avait expliqué à Durban le Dr Dieffenbach du NIH.

Le nouvel essai, baptisé HVTN 702, tient compte des leçons de RV-144. Un précédent essai HVTN 00 avait montré que chez 252 personnes la sécurité de la version utilisée pour ce nouvel essai était sûre avec une réponse immune comparable à celle de RV-144.

HTVN 702 doit inclure pendant 4 ans plus de 5 400 hommes et femmes âgés de 18-35 ans en Afrique du Sud, région qui enregistre 1 000 nouvelles infections chaque jour. L'étude va être menée sur 15 sites répartis sur tout le territoire sud-africain.

Utilisé en même temps que les outils de prévention

« S'il est utilisé en même temps que les outils de prévention à l'efficacité prouvée que nous utilisons déjà, un vaccin sûr et efficace pourrait constituer le coup de grâce contre le VIH », a estimé Anthony Fauci, le directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). « Même un vaccin modérément efficace réduirait significativement le fardeau de la maladie dans des pays et des populations très infectés », a-t-il ajouté.

Le vaccin « sud-africain », spécialement adapté aux populations locales, est une version « musclée » du précédent vaccin qui, lui-même, était constitué de l'association de deux vaccins : ALVAC conçu à partir du virus de la variole du canari (canarypox virus) et AIDSVAX B/E basé sur la protéine gp120 plus un adjuvant.

« Nous avons fixé le seuil minimal d'efficacité à 50 % » au lieu des 30 % du vaccin thaïlandais, a expliqué le Dr Lynn Morris, de l'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD).

Changer la donne

« Un vaccin efficace changerait la donne, mais ces essais vont prendre des années, a insisté le Dr Morris. Nous devons continuer à utiliser les autres moyens de prévention pour réduire les nouvelles contaminations. »

Les essais du nouveau vaccin sont conduits par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC), la Fondation Bill et Melinda Gates, les laboratoires Sanofi Pasteur, GlaxoSmithKline et le Réseau d'essais des vaccins contre le VIH (HVTN).


Source : lequotidiendumedecin.fr