Harmonisation et simplification sont les deux maîtres mots du plan d’action proposé par l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) pour améliorer la programmation de la recherche en santé. Ce plan a été présenté cette semaine par le Pr Yves Lévy (PDGF de l’INSERM et directeur d’Aviesan) à la ministre de l’Education nationale et de la Recherche, Najat Vallaud Belkacem, accompagnée de son secrétaire d’Etat à l’Enseignement et la Recherche, Thierry Mandon, ainsi qu’à la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
Parmi les mesures phares, le plan propose la mise en place d’un « guichet ou d’un opérateur unique » afin de partager les procédures logistiques d’appel à projet. Ce guichet unique permettrait d’améliorer la visibilité des projets de recherche, d’harmoniser leurs dénominations et la validation des jurys et des comités chargés de les évaluer et de les sélectionner, ainsi que les modalités de suivi des projets.
Pour les équipes de recherches, cela signifie qu’elles pourront répondre à plusieurs appels à projets en une seule procédure, lors du premier trimestre de chaque année, les calendriers des appels à projets étant alignés.
Garder la maîtrise des financements
Aviesan propose d’organiser la cohérence de la programmation scientifique de manière à renforcer le continuum entre recherche fondamentale, recherche clinique et recherche en santé publique.
Cette meilleure coordination ne doit pas, selon le plan, remettre en question la maîtrise des financements qui n’ont pas vocation à fusionner, et doivent donc rester sous la responsabilité des entités telles que l’INCa, l’ANRS ou le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC).
« Les pays bénéficiant des meilleures performances en matière de recherche scientifique dans le domaine de la santé disposent d’une capacité supérieure de coordination de la recherche, ancienne dans le cas des États-Unis et plus récente dans le cas du Royaume-Uni », précisent les auteurs.
Des efforts de coordination ont déjà été réalisés ces dernières années en France, où deux stratégies nationales (recherche et santé) ont été définies, et des alliances thématiques créées, comme Aviesan, mais le plan note une grande hétérogénéité des montants annuels (de 300 000 euros pour la DREES à 62 millions pour l’INCa) et des modalités de soutien. « La phase de programmation de la recherche ne fait pas l’objet d’une concertation suffisante », notent les auteurs, pour qui la multiplication des sources de financement a largement contribué à brouiller la visibilité de l’effort consacré par la France, chaque année, à la recherche clinique et translationnelle (200 millions d’euros en 2013 et 800 projets).
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