Dans la 8e mise à jour de ces recommandations depuis le début de la pandémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ajoute deux nouveaux traitements à l’arsenal recommandé contre le Covid-19.
Dans un avis publié dans « The BMJ », les experts de l’Organisation émettent une « forte recommandation » pour l'utilisation du baricitinib, un inhibiteur de Janus kinase (JAK), et une « recommandation conditionnelle » pour le sotrovimab, un anticorps de synthèse.
Un inhibiteur de JAK aux mêmes effets que les anti-IL6
L'inhibiteur de JAK est destiné aux « patients atteints d’un Covid sévère ou critique » et doit être administré « en association avec des corticostéroïdes », précisent les experts, avançant des « avantages sur la mortalité, la durée de la ventilation mécanique et la durée du séjour à l'hôpital, sans augmentation observée des événements indésirables ».
Ils soulignent également que le baricitinib a des « effets similaires » aux antagonistes de l’IL-6 (tocilizumab, sarilumab) et est utilisable chez les mêmes patients. Lorsque les deux sont disponibles, ils suggèrent de choisir l'un ou l'autre selon « le coût, la disponibilité et l'expérience du clinicien ».
Leur évaluation s’est appuyée sur les résultats de trois essais randomisés contrôlés (ERC) avec 2 659 participants. Des essais sur d’autres inhibiteurs de JAK, le ruxolitinib (deux ERC avec 475 participants) et pour le tofacitinib (un ERC avec 289 participants), n’ont en revanche pas permis de démontrer un bénéfice.
Une alternative au Ronapreve, mis en échec par Omicron
Le second traitement, le sotrovimab, est indiqué pour les patients présentant un Covid non sévère mais à haut risque d’hospitalisation, soit la même cible que le Ronapreve (casirivimab + imdevimab). « Les données étaient insuffisantes pour recommander un traitement par anticorps monoclonal plutôt qu'un autre », expliquent les experts, avant de préciser : « des preuves précliniques sont apparues suggérant que le Ronapreve manque d'activité de neutralisation contre le variant Omicron in vitro », tandis que le sotrovimab « conserve une activité contre Omicron dans les tests de pseudovirus, mais des concentrations plus élevées sont requises pour la neutralisation ».
Ces traitements complètent la gamme déjà recommandée par l’OMS : les corticoïdes systémiques depuis septembre 2020, les antagonistes de l’IL-6 (tocilizumab ou sarilumab) depuis juillet 2021 et les anticorps Ronapreve (casirivimab + imdevimab) depuis septembre dernier. D’autres ont été rejetés : le plasma de convalescents, l’ivermectine, l’hydroxychloroquine, l’association lopinavir + ritonavir ou encore les corticostéroïdes pour les patients ayant une infection non sévère. D'autres traitements sont en cours d’examen : le molnupiravir, le nirmatrelvir et la fluvoxamine.
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