LA SAISON dernière, la grippe a fait 349 morts (190 hommes et 159 femmes), soit 0,46 pour 100 000, un taux peu différent de celui des saisons 2000 à 2008 (0,42). Les données sont celles du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’INSERM, issues des certificats médicaux remplis par les médecins. Au total, sur l’ensemble des saisons 2000-2009, 4 281 personnes ont succombé à la grippe. Au moins. Car seule une fraction des décès liés à la grippe comportent la mention sur le certificat et l’on estime que la mortalité pourrait être jusqu’à huit fois supérieure.
Dans une étude publiée par le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire « (11 janvier, n°1), les chercheurs du CépiDc s’attachent à cerner les caractéristiques spécifiques de la mortalité liée à la grippe pandémique. La principale, confirmant les observations précédentes, est l’âge moyen des victimes : pour la période 2000-2008, celle de la grippe saisonnière, il est de 81,7 ans (76,4 pour les hommes et 85,1 pour les femmes) ; pour 2009, avec son virus A(H1N1)v, il est de 59,4 ans, et quasiment sans différence liée au sexe (59 pour les uns, 60 pour les autres).
Comorbidités similaires.
En revanche, les comorbidités des sujets décédés sont similaires : cardiopathies chroniques, maladies neurologiques, maladies respiratoires chroniques, diabète. Seul le déficit immunitaire apparaît significativement plus souvent pour la saison 2009-2010.
Ces résultats confirment les conclusions des publications récentes sur la grippe A(H1N1), selon lesquelles la majorité des hospitalisations et des décès sont survenus chez des sujets de moins de 65 ans. Les personnes âgées ont été relativement protégées par le contact antérieur avec les virus A(H1N1) qui ont circulé en particulier durant la première partie du siècle dernier. Elles l’ont été également grâce aux mesures et aux recommandations visant à limiter la propagation du virus, qui ont freiné aussi la diffusion des souches saisonnières.
Pour la saison en cours, l’épidémie ayant débuté à la fin de décembre, le virus A(H1N1)2009 continue à circuler et des formes graves ont été observées chez des adultes, dont des femmes enceintes et des obèses, ont souligné tout récemment les autorités sanitaires (« le Quotidien » du 6 janvier). La vaccination est donc plus que jamais d’actualité.
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