Des experts, dont le Pr Renaud Piarroux, avaient dès décembre 2010 suggéré que le choléra a été introduit à Haïti par des Casques bleus népalais de la mission de l'ONU sur place (Minustah) qui ont déversé leurs déchets dans une rivière. Une hypothèse qui depuis a été confirmée. En août dernier, l'ONU avait déjà reconnu son « implication dans le foyer initial » de l'épidémie et promis une « aide matérielle » aux Haïtiens.

« Ce sont de véritables excuses », a expliqué à la presse le vice-secrétaire général Jan Eliasson. Le secrétaire général Ban Ki-moon « voulait le faire avant de terminer son mandat » dans un mois. Toutefois, malgré les excuses, l'ONU maintient qu'elle n'a pas de responsabilité légale dans cette affaire. « Nous n'avons pas changé notre position juridique », a ainsi expliqué à la presse le vice-secrétaire général Jan Eliasson.

Une nouvelle approche pour lutter contre l'épidémie

Lors de la réunion de l'ONU, Ban Ki-moon a présenté un nouveau plan de lutte contre le choléra en Haïti évalué à 400 millions de dollars sur deux ans. Le secrétaire général a d'ailleurs lancé un appel pressant aux donateurs. « Pour enrayer le choléra en Haïti et nous acquitter de notre responsabilité morale vis-à-vis de ceux qui ont été directement touchés, il faut que la communauté internationale s'engage pleinement et surtout que nous disposions des ressources nécessaires », a-t-il précisé.

La nouvelle approche comprend deux programmes, chacun pour 200 millions de dollars. L'un vise à intensifier la lutte contre l'épidémique qui s'est aggravée depuis le passage l'ouragan Matthew en octobre. L'objectif est de s’attaquer aux problèmes à court et à long terme en matière d’eau, d'assainissement et de système de santé et d'améliorer l'accès aux soins et au traitement. Seul un quart des Haïtiens ont accès à des toilettes décentes et la moitié à de l'eau salubre.

Le second volet comprend des mesures pour aider en priorité les victimes du choléra et leurs familles. Il s'agit surtout de financer des projets en leur faveur menés par des communautés locales : soins de santé, microcrédits, bourses d'études, etc. L'ONU a envisagé de verser directement de l'argent pour chaque décès mais s'est heurtée à la difficulté de recenser et d'identifier toutes les victimes directes du choléra faute de statistiques et d'état civil fiables.