L’ORGANISATION mondiale de la santé (OMS) a choisi la lutte contre la résistance aux antimicrobiens pour thème de la Journée mondiale de la santé, organisée comme tous les ans le 7 avril (date de l’entrée en vigueur, en 1948, de la Constitution de l’OMS). « Pas d’action aujourd’hui, pas de guérison demain » : l’OMS appelle les gouvernements et toutes les parties intéressées, industrie pharmaceutique, praticiens, patients…, à mettre en œuvre les politiques et les pratiques nécessaires pour prévenir et contrecarrer l’apparition de micro-organismes ultrarésistants. L’organisation publiera ce jeudi des recommandations pour les y aider.
La résistance aux antimicrobiens tue, rappelle l’OMS. Près de 440 000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante font leur apparition chaque année, entraînant au moins 150 000 décès. Un pourcentage élevé d’infections nosocomiales est provoqué par des bactéries hautement résistantes telles que staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (MRCSA) et les entérocoques résistants à la vancomycine ; l’OMS Europe cite le chiffre de 25 000 morts par an à la suite d’une infection bactérienne résistante aux antibiotiques, le plus souvent acquise à l’hôpital.
La résistance compromet la lutte contre les maladies infectieuses : paludisme, infection à VIH, diarrhée sanglante à Shigella, gonorrhée… L’OMS va même jusqu’à redouter un retour à la période où les antibiotiques n’existaient pas !
Face à ce problème mondial, « les interventions isolées n’ont que peu d’impact, souligne l’organisation internationale. Une riposte multisectorielle nationale et mondiale est nécessaire d’urgence ». En France, un nouveau plan Antibiotiques, le troisième, va être lancé. Il prévoit, a indiqué au « Quotidien », le 10 octobre dernier, le Pr Benoît Schlemmer, président du comité de suivi du plan, des mesures pour la formation initiale et continue, le secteur ambulatoire, les établissements de santé, l’aide au diagnostic, le recueil des données et la recherche.
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