Environ 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2012 contre 6 100 en 2011 et 6 200 en 2010. « Le nombre de découvertes de séropositivité, après avoir diminué significativement entre 2004 et 2008, s’est depuis stabilisé autour de 6 200 par an », estiment Françoise Cazein et coll..
Les découvertes d’infection par le VIH ont concerné en majorité des hommes contaminés par rapports hétérosexuels (56 % de toutes les découvertes, 98 % des femmes et 37 % des hommes). Toutefois, indiquent les auteurs, « au cours des dix dernières années, la diminution du nombre de découvertes chez les hétérosexuels contraste avec l’augmentation chez les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) ». En 2012, 2 600 découvertes (42 %) l’ont été chez les homosexuels. Entre 2011 et 2012, le nombre a augmenté de 14 % alors qu’il est resté stable chez les hétérosexuels et les usagers de drogues - lesquels représentent 1 % des découvertes.
Un relâchement de la prévention
Cette forte hausse (14 % par rapport à 3 % par an entre 2003-2011) est, selon les auteurs, « liée à un recours au dépistage plus précoce » dans cette population. Plusieurs arguments militent en faveur de cette hypothèse : l’augmentation de 2012 ne concerne que les diagnostics précoces (au stade de primo-infection ou asymptomatiques) et les diagnostics à plus de 500 CD4/mm3 (39 %). La surveillance virologique qui comprend un test d’infection récente, confirme la hausse des infections récentes chez les homosexuels entre 2011 et 2012 (47 % au lieu de 42 %).
Ces résultats sont sans doute à mettre au compte des recommandations de 2010 qui consistaient en une proposition répétée de dépistage chez les homosexuels, une utilisation de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD). En 2012, parmi plus de 32 000 TROD réalisés, 13 000 l’ont été chez les HSH. Environ 260 personnes ont découvert leur séropositivité grâce au TROD et, parmi elles, deux tiers étaient des homosexuels. Toutefois les auteurs alertent sur le relâchement de la prévention dans cette population comme en témoigne la progression des infections sexuellement transmissibles (IST) comme les syphilis récentes et les infections à gonocoques et la hausse des comportements à risques (enquête Presse gays et lesbiennes). Selon eux, « une augmentation de l’incidence des contaminations dans cette population est... probable ».
Dépister ceux qui ignorent leur séropositivité
Les recommandations « ont bénéficié aux HSH récemment exposés mais n’ont pas eu le même effet incitatif sur les personnes contaminées depuis longtemps », poursuivent les auteurs. Elles n’ont pas non plus bénéficié aux homosexuels pour ce qui est de l’élargissement du dépistage dans la population générale dans le but de réduire le nombre de ceux qui ignorent leur séropositivité. Les découvertes de séropositivité sont stables et ne sont pas moins tardives que les années précédentes.
Les diagnostics tardifs ont concerné principalement les hommes hétérosexuels (1/4 des découvertes en 2012) et les 50 ans et plus (19 % des découvertes). Quatre hétérosexuels sur 10 ne recourent au dépistage qu’à l’apparition de signes cliniques et ils sont plus souvent diagnostiqués au stade sida et à un stade d’immunodépression sévère.
Les personnes âgées de 50 ans et plus au moment du diagnostic représentent une part croissante des découvertes de séropositivité même si les 24-49 ans en constituent la part majoritaire (70 %) - celle-ci diminue (77 % en 2003) alors que celle des moins de 25 ans est restée stable. Le diagnostic chez les 50 ans et plus est réalisé plus souvent à l’occasion de signes cliniques et plus tardivement que les jeunes. En 2012, 1 500 personnes dont 28 % avaient 50 ans et plus ont découvert leur séropositivité au stade de sida. Une partie de ces diagnostics correspond toutefois à des infections récentes d’où « la nécessité d’intensifier le recours au dépistage mais aussi la prévention chez les plus de 50 ans », concluent Françoise Cazein et coll..
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