Entre le 19 et 25 juillet, 87 % des patients hospitalisés en soins critiques, ayant eu un test positif, n’étaient pas du tout vaccinés contre le Covid, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 6 août. À l’inverse, les patients totalement vaccinés ne représentaient pour leur part que 6 % des hospitalisations en soins critiques, les 7 % restant étant réparti entre patients primo-vaccinés.
Pour en arriver à de telles conclusions, la Drees a croisé les données de trois bases utilisées dans la gestion de crise : SI-VIC, qui répertorie les hospitalisations, SI-DEP, qui collige les données de dépistage, et VAC-SI, pour la vaccination. Après avoir pseudonymisé chaque patient, la Drees a réalisé « des croisements entre ces bases, notamment un suivi selon le statut vaccinal des personnes testées positives au Covid-19 et des personnes hospitalisées ».
Hospitalisation multipliée par 12
Alors que 87 % des admissions en soins critiques sont le fait de personnes non vaccinées, elles représentent également la large majorité des patients en hospitalisation conventionnelle : 83 %, contre 11 % pour les totalement vaccinés. « Depuis leur point bas début juillet, les entrées en soins critiques ont été multipliées par 4 pour les non et les partiellement vaccinés mais elles sont restées quasiment étales pour les complètement vaccinés », précise la Drees.
En rapportant ces effectifs en population générale – en fonction de chaque statut vaccinal – les entrées en soins critiques « s’élèvent à 9,1 patients pour 1 million de non-vaccinés et 0,8 pour un million de complètement vaccinés », selon la Drees. En somme, « il y a 12 fois plus d’entrées en soins critiques parmi les non vaccinés que parmi les complètement vaccinés ».
Par ailleurs, 82 % des décès surviennent chez des patients non vaccinés, contre 14 % pour ceux bénéficiant un schéma vaccinal complet. Ainsi, cette semaine de juillet a compté 83 décès hospitaliers de patients non vaccinés, 13 de vaccinés. À taille de population comparable donc, deux non-vaccinés sur un million sont décédés à l’hôpital entre le 19 et le 25 juillet, après avoir été testés positifs. Contre 0,4/1 000 000 décès pour les vaccinés. « Il y a ainsi 5,3 fois plus de décès chez les non vaccinés cette semaine-là que chez les complètement vaccinés », poursuit la Drees.
Explosion des tests positifs
Si les hospitalisations sont portées par les personnes non vaccinées, c’est également le cas du taux de positivité des tests réalisés fin juillet, souligne la Drees qui propose à nouveau quelques statistiques éclairantes. Ainsi, sans surprise « les non-vaccinés représentent 63 % des tests RT-PCR et 78 % des testés positifs (contre respectivement 22 % et 9 % pour les complètement vaccinés ».
Si les non vaccinés se testent plus, leur taux de positivité est également 7,3 fois plus important. Sur 100 000 habitants, « le nombre de test positif s’élève à 258 pour les non-vaccinés, 190 pour les primo-vaccinés récents, 102 pour les primo-vaccinés efficaces et 35 pour les personnes présentant un schéma vaccinal complet ». Dernier constat : lorsque le test est positif, ceux qui ne sont pas vaccinés ont 8,8 fois plus tendance à être symptomatiques.
Quelques limites s’imposent tout de même sur ces résultats. Premièrement, la Drees n’a pas réalisé de dédoublement des tests. Concrètement, une personne qui a réalisé plusieurs tests à des dates différentes sera donc comptée plusieurs fois. Par ailleurs, si les données sont claires entre non vaccinés et schéma vaccinal complet, la Drees a également étudié les personnes ayant reçu une première dose de vaccin, qu'elle soit « efficace » ou « récente ». Deux cohortes pour lesquelles les données sont difficilement interprétables du fait « de flux importants d’entrées et de sorties, si bien qu’il est plus délicat d’interpréter les taux de positivité et les évolutions des nombres de positifs ou d’entrées à l’hôpital », conclut la Drees.
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