ON FERA BIEN, dans l’immédiat, de ne pas prendre pour argent comptant les fanfaronnades du Hamas qui estime ne pas avoir été affaibli par guerre de Gaza et se comporte avec le menaçante arrogance des fanatiques intégristes : sa responsabilité dans la crise humanitaire sans précédent que la bataille a entraînée est immense. Aussi bien n’a-t-il aucune compassion pour les innombrables victimes : non seulement il s’est abrité derrière les civils, mais il fait du carnage commis par Israël son thème principal de communication.
Terrible corollaire.
La négociation,suite logique de la guerre ? C’est certes vrai pour Israël, ce ne l’est pas moins pour le Hamas, qui deviendra insupportable pour le monde arabe lui-même s’il reprend ses agressions. Le président égyptien, Hosni Moubarak, ne cache pas le prodigieux agacement que lui inspire l’attitude d’Israël. Il ne souhaite pas pour autant que s’implante à Gaza un pouvoir à la solde de l’Iran. L’élément qui unit les Européens au monde arabe, c’est l’Iran ; et si le Hamas ne peut pas faire cette simple analyse, il a encore moins le droit de gouverner les Palestiniens. La guerre a été horrible, la responsabilité de ces 1 300 morts et 5 000 blessés, dont au moins la moitié sont des innocents, pèse affreusement sur Israël. Mais sur le plan politique, l’État hébreu a provoqué une prise de conscience générale : aucune négociation n’est vraiment possible tant qu’Israël vit sous une pluie de roquettes.
Cette prise de conscience des gouvernements arabes et européens a un terrible corollaire : un regain de haine contre Israël qui n’est pas propice à des pourparlers diplomatiques. On peut craindre qu’il faille attendre une cicatrisation partielle de la plaie avant que la négociation commence. La guerre arrive en un instant, comme un ouragan, la paix prend des années, des décennies.
Voici donc MM. Sarkozy, Moubarak, Brown et Mme Merkel, qui étaient à Charm-el-Cheikh, attelés à une tâche comme d’habitude impossible. Ils espèrent que l’horreur absolue de la guerre en fassedésormais une option à écarter à tout prix. C’est vrai pour ceux qui en ont assez de périr et de souffrir. Ce l’est moins pour le Hamas, toujours en train de ruminer une vengeance sans se demander pourquoi il déclenche des conflits qu’il fait payer si cher au peuple palestinien, ce l’est encore moins pour Israël qui pense avoir amoindri son influence. Il demeure que l’État hébreu n’a pas essayé de liquider le Hamas, ne veut pas occuper Gaza. Il appartient donc aux dirigeants du mouvement islamiste de songer à une réconciliation avec le Hamas. C’est seulement au sein d’un gouvernement constitué avec le Fatah, sous la présidence de Mahmoud Abbas, qu’il a une chance de peser sur la négociation et la forme que la paix prendra ultérieurement.
Tant d’espoirs ont été déçus par le passé que toute prospective optimiste relève de la naïveté. Si l’Iran ou la Syrie fournissent des armes au Hamas, c’est dans le cadre d’un projet politique. S’ils viennent de perdre une bataille, cela ne signifie pas qu’ils en tireront une leçon politique. La haine de ces gouvernements pour Israël est si épaisse qu’ils essaieront peut-être de remporter la prochaine manche. Et on peut compter sur Israël pour riposter encore plus fort. Il n’empêche : là encore, dès lors qu’il faut tenir compte du pouvoir de nuisance de l’Iran, il n’y a pas d’autre choix que la négociation pour empêcher non seulement l’embrasement du Proche-Orient, mais l’accession de l’Iran à l’arme nucléaire. De ce point de vue, les Européens et l’Egypte ont déblayé le terrain où le nouveau président des Etats-Unis devra s’aventurer pour empêcher un cataclysme. On lui a reproché de ne pas avoir bougé au sujet du Proche-Orient avant son entrée à la Maison-Blanche. Mais les Européens ont fait du bon travail. M. Obama n’est pas du genre à froncer les sourcils parce que l’Europe précède l’Amérique dans cette affaire. Il est parfaitement conscient de l’immobilisme auquel son prédécesseur s’est condamné lui-même et son approche des affaires sera résolument multilatérale.
Sur le plan des conséquences morales de cette guerre, on peut craindre qu’Israël n’ait des comptes à rendre à la communauté internationale. En même temps, on ne doit pas ignorer qu’il a agi en légitime défense. Il n’y a pas de guerre propre et il faudra bien que les intégristes admettent que, lorsqu’ils se livrent à des provocations, ils auront la monnaie de leur pièce. Quelques éditorialistes français ont eu le courage de défendre jusqu’au bout la cause de l’État hébreu. Ils n’ont pas tort de dire que, pendant que nous parlons du danger intégriste ou iranien, les Israéliens font le sale travail. Ils n’ont pas tort de souligner qu’il n’existe, dans toute la région, depuis le Proche-Orient jusqu’au Pakistan,que des rapports de force, une violence inouïe et pas la moindre connduite civilisée. Engager des pourparlers avec les taliban, avec Téhéran, avec Damas, avec Al-Qaïda, avec le Hamas ? Il suffit de voir, encore aujourd’hui, que, terrassé à Gaza, le Hamas continue à prétendre que tout va bien pour lui, sinon pour les malheureux Palestiniens.
LES EUROPÉENS ONT MÂCHÉ LE TRAVAIL POUR OBAMA
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