IL APPARTIENT donc au gouvernement israélien de prendre des mesures de détente. Tout d’abord en libérant le plus vite possible les passagers des bateaux arraisonnés, pour ne pas envenimer les relations avec les pays dont ces personnes sont les ressortissants. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne saurait prendre à la légère l’isolement total dans lequel il a plongé son pays. Fort heureusement, de nombreuses voix se sont élevées en Israël pour dénoncer la maladresse des autorités et, surtout, pour replacer l’épisode méditerranéen dans le contexte plus général d’une politique israélienne inexistante.
Guerre à court terme ?
M. Netanyahu a consenti, à contrecœur, à admettre il y a quelques mois qu’un État palestinien doit être créé. C’est un geste minimal pour l’Israël de 1993, qui s’était engagé résolument dans des négociations de paix ; c’est beaucoup pour un gouvernement de droite qui a tenté, sans succès, d’ignorer le passé récent et la validité des étapes précédentes du processus de paix, expression qui lasse tout le monde mais n’en décrit pas moins le seul instrument diplomatique qui ouvre un espoir. M. Netanyahu est soutenu par des forces politiques qui se moquent de l’environnement géopolitique et ne raisonnent qu’en fonction des seuls intérêts israéliens tels qu’ils les comprennent. C’est à lui, et à personne d’autre, de s’affranchir de cette influence négative dont le seul effet prévisible est la guerre à court terme.
LA POLITIQUE DE FORCE DOIT ÊTRE ASSORTIE DE PROPOSITIONS DE PAIX
Bien entendu, dans le concert des condamnations prononcées avec délices contre Israël, la partition est écrite par des pays ou des mouvements qui, après avoir tenté de détruire l’État juif, s’efforcent, non sans résultat, de l’affaiblir diplomatiquement jusqu’à ce qu’il cède aux pressions des grandes puissances, notamment de l’Amérique de Barack Obama. Il ne suffit pas que ces contempteurs se gargarisent avec des discours décrivant la mise d’Israël au ban du monde. Le gouvernement israélien est resté de marbre devant la déferlante des imprécations et a rappelé que, en tout état de cause, il ne laisserait jamais passer d’autres bateaux qui tenteraient de rejoindre Gaza. Qu’il ne se laisse pas impressionner par des provocations est compréhensible. Mais le problème se situe dans une tension qui, si elle dure, finira par une guerre générale au Proche-Orient.
Le gouvernement israélien peut croire qu’Israël est indestructible, ce en quoi il aurait tort. Mais il ne franchirait pas un nouveau cap dans la violence sans que sa population en paie le prix. Ce n’est pas le rôle de M. Netanyahu de prendre de tels risques. Sa fonction lui impose d’épargner aux Israéliens et même aux autres peuples une épreuve qui, même si elle ne change pas la donne, fera un nombre incalculable de victimes dans tous les camps et augmentera encore, si c’est possible, les frustrations.
Négocier avec Abbas et Fayad.
On peut comprendre que le gouvernement israélien ne puisse entamer des négociations avec le Hamas qui les a d’ailleurs toujours refusées. Mais il a en Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne un interlocuteur que tous les Israéliens respectent. Le Premier ministre palestinien, Salam Fayad, a accompli une tâche admirable en assurant le développement économique de la Cisjordanie et, si Israël considère M. Abbas comme affaibli, il ne saurait nier les qualités du chef du gouvernement palestinien, qui reconnaît l’État hébreu et se dit prêt à rechercher une solution sur la base des frontières de 1967.
Une démarche diplomatique sérieuse d’Israël atténuerait les tensions dans l’immédiat, pour autant que M. Netanyahu renonce à ses louvoiements et à ses tergiversations et comprenne enfin que le temps ne joue pas en faveur d’Israël. Le Premier ministre israélien peut être celui qui n’aura jamais fait qu’aggraver les tensions avec la Palestine et le monde arabo-musulman. Il peut aussi être un homme d’État qui se surpasse en évaluant la dimension réelle de la crise, en renforçant les relations de son pays avec les États-Unis et l’Europe, en refondant la loi électorale israélienne actuelle, qui rend toute majorité impossible, et en prenant des initiatives de paix. S’il reste prisonnier de son alliance avec l’extrême-droite, il devra gérer une nouvelle guerre. S’il ne peut convaincre ni son parti ni ses alliés, il doit démissionner.
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