LA NOMINATION du directeur de l’agence régional de santé de Lorraine à la Direction générale de la Santé marque son retour, à 54 ans, dans l’administration centrale.
Cet ancien cardiologue libéral, puis praticien hospitalier à Châteaubriant (Loire-Atlantique) a en effet occupé le poste de conseiller général des établissements de santé sous le ministère de Roselyne Bachelot entre 2006 et 2007, à la Direction de l’Hospitalisation et de l’Offre de soins (DHOS), puis celui de conseiller médical auprès d’Annie Podeur.
Fort de son expérience hospitalière (il a présidé la Commission médicale d’établissement du CH de Châteaubriand et la conférence régionale des CME des centres hospitaliers des Pays de la Loire de 1999 à 2003 avant de diriger l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) d’île de France), Il commet de nombreux rapports sur l’hôpital. Il fait partie en 2001 de la mission menée par Angel Piquemal sur la réduction du temps de travail dans les hôpitaux, remet à Jean-François Mattei une étude sur le « médicament à l’hôpital » en 2003 puis à Xavier Bertrand un rapport sur les maisons médicales de garde (2006). Il s’est notamment illustré par son travail sur la permanence des soins en 2007 avec « l’évaluation du plan urgence 2007 » et surtout « l’adaptation du dispositif de la permanence des soins ambulatoires », dont certaines propositions ont été reprises lors de la préparation de la loi HPST.
Après son passage au ministère, Jean-Yves Grall est revenu à la direction d’une ARH d’août 2007 à septembre 2009, cette fois en Lorraine, et s’est fait remarquer en étant le second médecin (parmi 26 personnalités) à être nommé patron d’ARS, qui plus est dans sa région (ce qui fut le cas pour seulement 3 directeurs d’ARH).
À ce poste, il a eu notamment à gérer la fermeture provisoire du service de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique du CHR de Metz-Thionville à l’automne 2010, puis la suspension de Dr Pierre-Michel Roux, chirurgien cardiaque à Metz, dont les patients affichaient un taux de surmortalité élevée. La directrice générale adjointe de l’ARS Lorraine, Marie-Hélène Maître, devient directrice générale par interim.
Didier Houssin, retour à la recherche
APRÈS AVOIR endossé les fonctions de directeur général de la santé depuis 2005, Didier Houssin va poursuivre son chemin à la tête de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), succédant à Jean-François Dhainaut. À 62 ans, il semble être taillé pour l’emploi. Le 4 mai dernier, devant les députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, il rappelait son attachement au monde de la recherche qu’il a fréquenté pendant plus de vingt ans au sein de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et à l’université René Descartes (Paris V). En 1994, laissant passer en second sa carrière de chercheur et de chirurgien (connu pour ses succès dans la transplantation hépatique chez l’enfant), il accepte de mettre sur pied une nouvelle entité : « je n’ai jamais dirigé une autorité administrative indépendante, mais j’ai dirigé pendant plus de huit ans l’Établissement français des greffes, établissement public national qui, du moins par la taille, ressemblait à l’AERES et a été précurseur de l’Agence de la biomédecine », indique-t-il. Insatiable travailleur, muni d’une détermination précautionneuse et d’un esprit synthétique, il fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve, à la DGS, pour combattre la grippe aviaire, lutter contre la grippe A et plus récemment dans l’affaire du Mediator. Fort de son expérience, il met en place l’Établissement de préparation et réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) afin de pouvoir préparer les crises sanitaires majeures. Son expérience de l’évaluation est variée. Pour l’AERES, créée en 2006, il voit « différents progrès possibles ». Selon lui, « il est prioritaire – la loi en a donné mission à l’Agence et cela n’a pas encore été fait – de valider les procédures d’évaluation des personnels ». De manière générale, l’évaluation doit être aussi « plus parlante, parce que plus contrastée ». Cette visibilité doit être un atout pour mettre au jour les meilleures pratiques. L’Agence doit également renforcer l’analyse de ses données, « afin que chaque acteur trouve une réponse aux questions qu’il se pose », qu’il soit étudiant, chercheur, responsable ou élu. Didier Houssin souhaite une évaluation sans peur et sans reproche. « À l’époque des classements et face au risque du hit-parade, l’Agence doit faire en sorte que l’évaluation ait un meilleur discernement, en tenant compte de la diversité des natures et des contextes, et que les comparaisons soient facilitées – sans que l’acceptation de l’évaluation fasse ne fût-ce qu’un pas en arrière », indique-t-il.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation