L’INSTITUT de veille sanitaire publie cette semaine un numéro thématique du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (n° 35-36) tout entier consacré à la veille et à l’alerte en santé environnementale. La fuite d’effluents uranifères sur le site nucléaire du Tricastin (Vaucluse), la polémique autour de la cancérogénicité supposée de l’eau du robinet, les interrogations sur les risques liés aux antennes mobiles ou aux biberons au bisphénol, le développement des algues toxiques dans le Nord de la France sont parmi les événements qui ont récemment défrayé la chronique, témoignant de la place qu’occupe désormais la santé environnementale dans les préoccupations sociales.
En2008,31 % des signaux reçus par le Département des urgences sanitaires (DUS) avaient trait à ce thème. Ce département est chargé, au sein de la Direction générale de la santé (DGS), de réceptionner l’ensemble des signaux émis par les acteurs du système de sécurité sanitaire et relatifs à des événements susceptibles de représenter une menace pour la population ou de provoquer une crise médiatique, voire politique. Le numéro du « BEH » fait le point sur l’organisation de la réponse mise en place en Franceen2009.
Les sollicitations sont très variées, du simple particulier qui demande un renseignement à la requête d’une association ou le signalement d’un événement sanitaire tel le regroupement dans le temps et l’espace de plusieurs cas de cancer. Tout signal reçu fait l’objet d’une phase de vérification qui a pour but de s’assurer de la réalité du phénomène. Pour évaluer le risque, la DGS ne mobilise pas moins de six agences et instituts : AFSSET, AFSSAPS, InVS, IRSN, INCa*. Dans sont éditorial, le Directeur général de la santé, Didier Houssin, souligne : « L’incertitude et la controverse scientifique sont souvent au cur du questionnement dans des situations – fréquentes en santé environnementale – de faible niveau d’exposition, liées à des technologies nouvelles et où les enjeux sont de long terme.Les limites des outils actuels permettent rarement d’apporter des réponses simples et définitives sur le risque ou l’absence de risque. Cette particularité peut être à l’origine d’une défiance de la société civile à l’encontre des pouvoirs publics et de l’expertise officielle, défiance exacerbée lorsque des enjeux économiques sont en jeu ». Face à de tels enjeux sont souhaitables. La charte signée en octobre 2008 par l’AFSSET, IRSN et l’INERIS d’ouverture de l’expertise à la société civile en fait partie. Son objectif est de construire, avec les acteurs de la société, une compréhension partagée des enjeux complexes, des situations à risques et des alternatives permettant d’y faire face,
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