DEVENIR acteur de sa santé peut prendre des allures de « triviale poursuite » et l’exposition qui vient d’ouvrir ses portes en fait l’étonnante démonstration. En moins d’une heure, les visiteurs munis d’un bracelet électronique rapidement personnalisé peuvent se lancer dans de multiples activités regroupées autour de sept thématiques pour apprécier leurs niveaux de bonne santé et surtout comment la préserver. Blandine Savrda, commissaire de l’exposition s’explique. « On s’intéresse au corps dans son ensemble c’est pourquoi nous prenons le parti d’inviter le public à réfléchir simultanément sur les habitudes alimentaires, le cœur et la circulation sanguine, le sport, le cerveau, les os, l’audition, mais aussi le résultat de comportements addictifs. »
Face à la vitrine, Romain et Vincent, en classe de 4e, s’interrogent devant deux spécimens anatomiques de foie humain, l’un sain, l’autre atteint d’une cirrhose. Invités à observer attentivement les images en coupe d’abdomens de 6 patients, à eux d’établir ensuite un rapide diagnostic et de choisir ceux qui leur semblent présenter un risque aggravé de cirrhose. Pris au jeu, ils enchaînent sur les expériences proposées sur la circulation sanguine. La démonstration est explicite : sur une table, trois tubes à essai à remplir en pompant mécaniquement un liquide coloré en rouge au moyen d’une poire en caoutchouc. Dans chaque tube, la pression atmosphérique est différente et il faut alors redoubler d’efforts pour pomper le liquide, à l’instar de ce qui se produit dans le corps humain lorsque la paroi des artères est épaissie par des plaques d’athéromes. Nos deux garçons ne vont pas en rester là et s’attarderont un long moment près du tambour cardiaque qui se met à battre au rythme de leur propre cœur.
Parcours pour un bilan.
Au fil des expériences, les résultats sont mémorisés, les bonnes et mauvaises réponses enregistrées et chacun repartira avec son bilan. « Il ne s’agit que d’un jeu », prévient la commissaire de l’exposition, qui assure que le dispositif est programmé pour inviter les participants à consulter leur médecin lorsque les résultats l’exigent. « Ces résultats n’ont aucune valeur médicale, le but du parcours n’est pas de faire un bilan de santé », précise Blandine Savrda. La visite prend plutôt la tournure d’un parcours de santé. Insistant sur la demi-heure d’activité physique quotidienne nécessaire pour se maintenir en forme, les stands proposés expliquent par exemple comment brûler les calories d’une frite ou les principaux gestes à réaliser pour mesurer sa souplesse. Pour mesurer le courage et le goût de l’effort, les visiteurs sont invités à réaliser un parcours en fauteuil roulant. Comment ouvrir une porte et avancer en même temps ? Comment gravir une faible pente qui a vue d’œil ne fait peur à personne ? Un exercice qui conduit chacun à réfléchir, bien au-delà de sa propre résistance.
L’exposition, qui s’attache aussi à mesurer le bien-être des visiteurs, propose une étonnante démonstration du calcul du bonheur national brut dans plusieurs pays à travers le monde. Le Mexique et le Venezuela en tête, ce n’est a priori pas dans les pays les plus riches ni les plus industrialisés que la population s’avoue aujourd’hui la plus heureuse. Les influences de la génétique et de l’environnement sur la santé ne sont pas oubliées et, pour ne parler que de l’une des nombreuses activités proposées, arrêtons-nous enfin sur cette machine à accélérer le temps. Simulant l’effet du vieillissement sur le corps, elle traduit l’influence de différents modes de vie. Une expérience convaincante dans cette version insolite de Tintin au pays du bien-être, qui s’intéresse aussi aux moins de 7 ans et aux plus de 77 ans.
www.cite-sciences.fr, tél. 01.40.05.80.00.
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