L’HEURE A SONNÉ à l’Élysée du « sommet social » annoncé par le président de la République lors de sa dernière intervention télévisée. C’était le 5 février ; l’émission, intitulée « Face à la crise », suivait de très près la journée nationale d’action du 29 janvier au cours de laquelle le monde de la santé s’était particulièrement mobilisé.
Pour autant et bien qu’y soit d’ores et déjà annoncé un nouveau mouvement de protestation (voir ci-dessous), le champ sanitaire n’est pas au programme des discussions que doivent avoir aujourd’hui Nicolas Sarkozy, épaulé par quelques-uns de ses ministres, et les partenaires sociaux - la CFDT, la CFTC, la CGC, FO et la CFE-CGC (1) ainsi que, pour le patronat, le MEDEF, la CGPME et l’UPA. Les pistes des débats ont été tracées au début du mois par le chef de l’État, puis affinées depuis dans le cadre de pré-réunions bilatérales orchestrées par Christine Lagarde (Économie), Éric Woerth (Budget) ou Brice Hortefeux (Travail). Au « Château » aujourd’hui, il sera question d’emploi, de pouvoir d’achat, de protection des plus fragiles, de famille. Plus précisément, les questions d’une baisse d’impôt pour les classes moyennes, d’allocations familiales, d’une prime aux jeunes chômeurs… devraient être abordées. Le tout sur fond d’austérité - invité dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », le ministre du Budget et de la Fonction publique Éric Woerth a appelé « solennellement » les syndicats à « comprendre les contraintes » françaises, il ne démord pas de son objectif de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Plus que tout, dit-on, le président ne veut pas donner l’impression d’une volte-face politique.
Priorité à l’automobile.
La crise n’aurait-elle pas d’incidence sur le secteur sanitaire ? « Nicolas Sarkozy estime qu’il a son projet de loi [Hôpital, patients, santé et territoires, NDLR] au débat parlementaire et qu’il règle la question comme ça », croit comprendre Nadine Prigent, secrétaire générale de la fédération santé de la CGT. Une fédération qui n’aura pas de place dans la délégation envoyée par la CGT à l’Élysée mais qui saura bien malgré tout y faire entendre sa voix. « Lors des réunions préparatoires avec les ministres concernés, la CGT a dit que le projet HPST n’était pas bon, explique Nadine Prigent. À l’Élysée, elle demandera une remise à plat d’un certain nombre de projets qui concernent la fonction publique, dont ce projet-ci. » Force Ouvrière est sur la même ligne, qui doit demander au chef de l’État « l’ajournement de l’examen de la loi Bachelot ».
Secrétaire générale de la CFDT Santé-Sociaux, Yolande Briand ne sera pas non plus aujourd’hui de la délégation confédérale de son syndicat. Pour elle, c’est une question de priorité si la santé risque fort de passer à la trappe : « Quand on voit ce qui se passe dans les secteurs automobiles, industriels, on comprend qu’ils sont une priorité. Quoi qu’on en dise, notre secteur n’est pas touché dans l’immédiat par la crise. On n’y licencie pas à tour de bras. » Yolande Briand ne se désintéresse pas pour autant du sommet social. Au contraire. « Ce qui va en sortir, fait-elle valoir, est extrêmement important pour nous. Car si la situation de l’emploi reste ce qu’elle est aujourd’hui, le financement de la protection sociale va se dégrader de façon considérable. Pour lutter contre cela, il est essentiel de trouver des solutions sérieuses, profondes, durables. Sans cela, nous ne pourrons pas préserver notre secteur d’activité. » La récession désormais annoncée pour 2009 par le gouvernement aura un coût pour la santé. Les syndicats se mobilisent pour limiter la casse.
(1) L’UNSA et SUD ne sont pas invités à l’Élysée.
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