Tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2018 doivent désormais recevoir obligatoirement les onze vaccins pédiatriques : antidiphtérique, antitétanique, antipoliomyélitique, coqueluche, infections invasives à Hæmophilus influenzae de type B, hépatite B, infections invasives à pneumonocoque, méningocoque de sérogroupe C, rougeole, oreillons, rubéole.
Depuis le 1er juin, les parents doivent justifier de la réalisation des injections obligatoires pour inscrire leur enfant en crèche ou dans d’autres collectivités. Si l’enfant n’est pas à jour de ses vaccinations, seule une admission provisoire est possible durant trois mois au cours desquels les parents doivent régulariser la situation pour maintenir leur enfant en collectivité. « Globalement on sentait venir dans la population une réticence qui pouvait conduire un certain nombre de parents à retarder voire refuser une vaccination. Le but de l’obligation vaccinale a été à un moment donné de prendre position et inclure dans l’obligation l’ensemble du calendrier vaccinal du nourrisson. Le message est clair : il faut protéger le vulnérable », rappelle le Pr Emmanuel Grimprel, chef du service pédiatrie à l’hôpital Armand-Trousseau (AP-HP).
Sensibilisation des familles
« Depuis l’extension de l’obligation vaccinale, on n’a a priori pas vu augmenter la réticence vaccinale. C’est même plutôt le contraire. Les familles ont l’air mieux informées et acceptent peut-être plus facilement encore qu’avant une vaccination sans même qu’on discute de son caractère obligatoire », constate-t-il. « Je pense qu’on est en train maintenant de récolter les fruits d’un débat national qui remonte à plus de quatre ans. Les autorités de santé ont énormément communiqué. Il y a eu un vrai débat, on a parlé beaucoup de choses : d’adjuvants, d’épidémiologie, de maladies infectieuses, de l’efficacité vaccinale… », évoque le Pr Grimprel. Du côté des pouvoirs publics, l’extension de l’obligation vaccinale s’accompagne d’actions de communication visant à renforcer la transparence autour des vaccins et dissiper les inquiétudes des parents sur la sécurité de ces produits.
Un rapport annuel
En juillet dernier, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a ainsi mis en place un Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) dans le but « d’accompagner la mise en œuvre de l’extension de l’obligation vaccinale ». Parmi les mesures annoncées, un rapport annuel sur les données de sécurité des vaccins obligatoires pour les enfants de moins de deux ans présenté comme un « document pédagogique et accessible », structuré de façon à pouvoir s’adresser aussi bien aux professionnels de santé qu’au grand public. Le CSST a également acté la publication semestrielle d’indicateurs d’activité de déclaration bruts, « par gravité, par type de déclarant, par région, par fréquence des effets indésirables les plus fréquemment notifiés et par groupes de vaccins », peut-on lire dans le relevé des conclusions du CSST du 10 juillet dernier. « Dans la politique vaccinale, chacun a son rôle. Le gouvernement établit une règle, une loi. Nous les praticiens, nous sommes autour du patient et des familles. Notre rôle n’est pas d’imposer une vaccination, mais d’expliquer pourquoi un vaccin est utile », conclut le Pr Grimprel.
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