RESPONSABLE de La Gauche Moderne dans le Nord-Pas-de-Calais et en 17e position sur la liste de la majorité présidentielle conduite par dans la région par Valérie Létard (secrétaire d’État chargée des technologies vertes), le Dr Brigitte Mauroy – qui est aussi urologue hospitalière – observe avec un il clinique les scores du premier tour, marqués par la performance de Marine Le Pen (1) : « Nous sommes talonnés par le FN. Il y a eu un vote protestataire ; l’abstention a été très importante [55,47 % NDLR] . Je pense que ce résultat est transitoire. Les choses seront plus équilibrées dimanche prochain. »
Dès lundi matin, le Dr Mauroy a donc repris son bâton de pèlerin, notamment pour parler « santé et région », son sujet de prédilection. « La région Nord-Pas-de-Calais est 22e sur 22 dans beaucoup de domaines, elle l’est aussi pour la prévention des cancers ou l’égalité d’accès aux soins », constate-t-elle, certaine que le Conseil régional peut, s’il le souhaite, changer la donne : « En partenariat avec l’ARS [agence régionale de santé] , la Région peut avoir un rôle déterminant d’éducation sanitaire de la population, elle peut aider à étoffer les capacités d’accueil médico-social, elle peut participer à la création de maisons de santé. »
Persuadée que tout réaménagement de l’offre de soins passe par le médecin généraliste, Brigitte Mauroy, au risque de déplaire peut-être à ses compagnons « de liste », ne mâche pas ses mots : « Je crains – non, je suis sûre ! – que pour tout un tas de raisons, on ait oublié les généralistes. Il y a vingt ans, leur pouvoir d’achat était le même mais ils étaient respectés. Que s’est-il passé ? On a rationalisé la santé, ce qui était nécessaire, sauf que dans le même temps, l’évolution de la société a transformé le système en self-service de la médecine, où le généraliste est devenu chef de gondole. » Face à ce mouvement destructeur, le Dr Mauroy défend « le renouvellement du concept de " médecin de famille " ». « Le patient doit être au centre du système, bien sûr, mais son généraliste doit être à côté de lui », insiste-t-elle.
Ces questions sont-elles porteuses dans le cadre de la campagne des régionales ? « Il y a un décalage, reconnaît Brigitte Mauroy. Mais une enquête récente menée chez les jeunes de Moulins [quartier populaire de Lille, NDLR] a montré que leurs sujets de préoccupation récurrents étaient l’emploi, le chômage… et l’impossibilité d’obtenir une information vis-à-vis de leur santé. Si l’on veut atteindre l’égalité d’accès aux soins, il faut aussi délivrer une bonne information. »
(1) 29,16 % à la liste du socialiste sortant Daniel Percheron, 19 % à l’UMP, 18,31 % au Front National emmené par Marine Le Pen, 10,78 % au Front de gauche, 10,34 % à Europe Écologie.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque