Passe d'armes entre locataires de l'avenue de Ségur... Quand l'ex-ministre de la Santé, Marisol Touraine, répond à la nouvelle, Agnès Buzyn, c'est pour tenter de mettre les choses au clair sur le tiers payant généralisé et adresser quelques piques au nouveau gouvernement.
Lundi soir, Marisol Touraine était donc au micro de RTL, là même où la veille, sa successeure annonçait que la mise en place du tiers payant généralisé obligatoire pour tous les patients au 30 novembre serait techniquement « impossible ». Agnès Buzyn avait alors regretté « qu'on vote des lois sans savoir si c'est faisable... Quand on me donne un système qui, à la fin n'est pas faisable, le cadeau n'est pas très sympathique ».
Marisol Touraine, accusée entre les lignes d'amateurisme, voire d'incompétence dans la conduite de cette réforme ? Le tiers payant obligatoire, cadeau empoisonné ? Sur RTL, Marc-Olivier Fogiel a mis les pieds dans le plat, interpellant directement l'ancienne ministre socialiste. « Ce qui n'est pas très sympathique pour les Français, c'est de donner le sentiment qu'on va remettre en question une réforme qui marche et qui s'applique déjà », a rétorqué Marisol Touraine, « fière » d'avoir mis sur les rails cette réforme emblématique du quinquennat, marqueur de gauche. « On accuse le système de ne pas fonctionner, alors que ces mêmes médecins le mettent en place au quotidien pour les gens qui sont pris en charge à 100 % par la Sécu », se défend-elle.
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« C'est une réforme juste et pas seulement pour les plus pauvres, qui marque l'achèvement des systèmes de Sécurité sociale universels, et ce n'est pas pour rien que les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Autriche ont mis en place le tiers payant », poursuit-elle.
Quand c'est flou, il y a un loup
Marisol Touraine, aujourd'hui au Conseil d'État, défend ensuite les complémentaires face à la communication « ambiguë » du nouveau gouvernement sur le tiers payant. « Les messages adressés par le nouveau gouvernement étaient contradictoires, quand on dit "ptet bien qu'oui, ptet bien qu'non", on ne se donne pas les moyens de faire réussir et d'aboutir les réformes », argumente-t-elle, assénant que « la loi a été votée, les moyens de la mettre en place avaient été lancés ».
Face au procès d'incompétence ou d'idéologie, Marisol Touraine reste droite dans ses bottes. « La loi a été votée, la première partie, non seulement c'est faisable, mais en plus c'est fait, corrige-t-elle. Si le gouvernement veut que le tiers payant fonctionne, même s'il ne veut pas le rendre obligatoire, il faut dire aux complémentaires allez-y, mettez les bouchées doubles. Je suis certaine qu'elles le feront, car j'ai eu des débats avec elles, je n'ai senti aucune réticence de principe. »
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