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La polémique sur la généralisation du tiers payant refait surface après les tergiversations de la ministre de la Santé, le Pr agnès Buzyn. Pour ce lecteur, la dispense d'avance de frais se fera. Et ce n'est pas forcément un mal...
Le tiers payant intégral est déjà possible. Nos logiciels pro sont compatibles, ceux des organismes d'assurance-maladie aussi. En transmission double flux des feuilles de soins électroniques, le paiement de la part complémentaire est garanti à condition que l'équipement numérique de la mutuelle soit aussi performant que ce que la Sécurité sociale a imposé à nous, médecins. Avec les mutuelles qui se sont donné la peine de s'équiper, c'est simplissime : en quelques clics de plus, le tour est joué et il n'y a pas d’échange d'argent, pas de monnaie à rendre, pas de chèques à déposer, pas de comptabilité journalière à tenir.
On fait de la médecine, seulement de la médecine, puis "clic clic clic" et tout part chez le comptable. Pour un médecin conventionné secteur I, généraliser ce mode de paiement serait une avancée technique qui ferait gagner du temps. Après, c'est peut-être pour les confrères à honoraires libres que cela paraît moins révolutionnaire… forcément. Ils ne sont pas les plus nombreux, à eux de s'adapter aux évolutions techniques qui simplifient la vie professionnelle de la majorité d'entre nous. Cependant, là où le bât blesse, c'est que beaucoup de "petites mutuelles à la con" ne sont pas équipées pour faire du tiers payant intégral. C'est quand même terrible qu'on ne les y oblige pas, alors que nous, médecins, avons des comptes à rendre chaque année quant à l'évolution de notre matériel de télétransmission.
Si j'ai bien compris, n'importe qui peut s'improviser "mutuelle", vu qu'il y en a même à qui les malades doivent encore envoyer leurs reçus de paiement de la part complémentaire pour être remboursés (quand on pratique le tiers payant sur la part obligatoire, comme mes associés et moi le faisons systématiquement depuis toujours). Ce sont ces organismes et d’autres, les plus nombreux encore, qui à défaut d'investir bloquent un mode de paiement simplifié des honoraires. Pourquoi ce laxisme des pouvoirs publics vis-à-vis de ces sociétés mal équipées ? C'est sûr qu'entre nos dirigeants et les mutuelles, il y a souvent eu des connexions… on l'a vu avec les mutuelles étudiantes et encore récemment avec les Mutuelles de Bretagne…
Imposer une solution technique à toutes les mutuelles qui veulent continuer à exister me paraît déjà la priorité. Ensuite, ne pas imposer aux médecins l'obligation de pratiquer le tiers payant intégral, mais leur laisser le choix, tout comme le malade a encore le choix de son médecin, et le médecin le choix de l'endroit où il s'installe. Le TPG se fera, c'est certain. Quand ce sera possible, simple et garanti, je rirai bien de voir s'y mettre tous ceux qui aujourd'hui se roulent par terre en hurlant qu'on leur enlève leur honneur en dématérialisant le principe des honoraires de la main à la main. Le Dr Baker de la petite maison dans la prairie est mort, passons à autre chose, pour ceux qui le souhaitent en tout cas.
Posté le 11 juillet 2017. Voir tous les commentaires sur le sujet : «Non, la réforme du tiers payant généralisé n'est pas enterrée, jure Agnès Buzyn»
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