LES CLINIQUES privées ont aujourd’hui toute leur place dans le paysage de la cardiologie interventionnelle. Un certain nombre d’établissements privés jouent même un rôle de tout premier plan dans ce domaine. « Dans notre département, nous faisons plus des deux tiers de l’activité de cardiologie interventionnelle », indique Pascal Delubac, directeur de la clinique Saint-Pierre à Perpignan et vice-président régional de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP).
En 2008, près de 5 000 patients ont été pris en charge par les six cardiologues interventionnels de l’établissement. La même année, plus de 2 900 patients ont été accueillis dans le service d’urgence cardiologique et 330 actes de chirurgie cardiaque ont été réalisés. « Nous avons un plateau technique important. Nous disposons ainsi de deux salles entièrement dédiées à la cardiologie interventionnelle et une ou deux salles destinées à la rythmologie. Nous avons aussi une salle de réveil dédiée à ce plateau technique et complètement autonome. Enfin, nous disposons d’une unité de soins intensifs de cardiologie de huit lits », précise Pascal Delubac.
Selon ce responsable, le secteur privé joue un rôle important dans la pratique de la cardiologie interventionnelle au niveau national. « Cette activité est répartie en trois segments : la cardiologie pédiatrique, la rythmologie et la cardiologie interventionnelle adulte (coronarographies et angioplasties coronaires) », indique Pascal Delubac. « Globalement, la pédiatrie est concentrée sur les hôpitaux et quelques rares centres privés, poursuit-il. Mais les cliniques ont pleinement leur place dans l’activité de rythmologie et la pratique des coronarographies et des angioplasties. Il faut toutefois reconnaître que cette activité de cardiologie interventionnelle est essentiellement assurée par des cliniques disposant de plateaux techniques développés, adossés à une imagerie médicale importante et à un plateau chirurgical conséquent. Cette question du plateau technique est essentielle ».
Continuité des soins.
Les établissements publics ou privés, habilités par les autorités sanitaires pour la pratique de la cardiologie interventionnelle, doivent réaliser au minimum 350 angioplasties par an. « Dans les derniers décrets, il est aussi demandé aux établissements d’assurer la continuité des soins de façon autonome avec ces plateaux techniques. Quand on a cette autorisation, ce n’est pas pour mutualiser mais pour assurer cette activité 24 heures sur 24. Quand un établissement dispose d’un plateau technique spécialisé, il est donc habilité à prendre en charge des infarctus en phase aiguë », indique Pascal Delubac, en regrettant que le secteur privé ne puisse pas « lutter à armes égales » avec le secteur public dans cette prise en charge de l’urgence cardiologique. « Aujourd’hui, au niveau national, le secteur public reste devant le privé pour une raison très simple : la régulation oriente de manière quasi exclusive les patients vers l’hôpital. C’est un problème que nous avons dénoncé dans un courrier adressé au ministère mais qui, pour l’instant, n’a pas trouvé de solution. Nos centres sont encore largement exclus de cette régulation de l’urgence cardiologique, ce qui constitue une entrave à la liberté de choix des patients. Nous pouvons citer les cas de certains patients qui sont soignés chez nous et qui, lorsqu’ils font un infarctus, veulent être transportés dans notre clinique. Mais au final, ils sont orientés vers l’hôpital. Ce droit est pourtant inscrit dans le code de la santé publique qui précise qu’il existe un libre choix du patient quant à l’endroit où il souhaite être soigné. Le problème est qu’aujourd’hui, dans un contexte d’urgence, ce droit n’est pas respecté », souligne Pascal Delubac.
Au-delà de cette question de la régulation des urgences, le directeur de la clinique Saint-Pierre estime que la cardiologie interventionnelle devrait poursuivre son développement dans les années à venir. « Mais je pense qu’elle va évoluer en particulier avec l’imagerie cardiaque, notamment l’IRM. Il devrait y avoir une modification des pratiques, mais je ne pense pas que l’activité cardiologique, globalement, va diminuer, notamment si on prend en compte le vieillissement de la population et la montée en puissance de pathologies telles que le diabète », indique Pascal Delubac.
D’après un entretien avec Pascal Delubac, directeur de la clinique Saint-Pierre à Perpignan et vice-président régional de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP).
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