LE QUOTIDIEN : Quel est le rôle principal des Clubs Cœur et Santé ?
Dr PHILIPPE SALLÉ : Les Clubs proposent de l’activité physique adaptée à différents publics. Nous accueillons en priorité des patients atteints d’affection cardiaque, au sortir de la réadaptation, au moment où ils doivent retrouver une « vie normale ». Nous prenons alors le relais des structures de réadaptation avec des activités encadrées. Mais les Clubs sont ouverts à tous : nous accueillons des patients diabétiques, hypertendus, en surpoids et aussi des patients en bonne santé soucieux de leur santé. L’activité physique doit être promue à tout âge !
Les bénéfices d’une activité physique régulière sont prouvés. L’activité physique réduit de 20 à 30 % le risque de survenue de pathologie cardiovasculaire chez des personnes sans antécédents, et de 20 à 30 % le risque de rechute chez les patients ayant eu un accident cardiovasculaire. Et l’activité physique est aussi bénéfique pour lutter contre le cancer, la maladie d’Alzheimer et bien d’autres maladies chroniques.
Les séances sont adaptées en fonction des capacités de chacun, et plusieurs types d’activités sont proposés selon les Clubs : marche nordique, gymnastique, aquagym, Qi Gong, relaxation…
Mais au-delà de l’activité physique, les Clubs Cœur et Santé sont des lieux d’échanges et de rencontres. En tant que cardiologues référents, nous connaissons bien les adhérents. Et de vrais liens d’amitié se tissent entre les adhérents. Le lien social est très important au sein des Clubs.
Quelles sont les autres missions des Clubs ?
Les Clubs ont aussi vocation à relayer les actions de la Fédération française de cardiologie (FFC) en matière de prévention et de promotion de la santé cardiovasculaire, par le biais notamment de manifestations articulées autour de deux temps forts annuels : le Parcours du cœur au printemps et la Semaine du cœur à l’automne*. Notre rôle est aussi de sensibiliser aux gestes qui sauvent : appel au 15, massage cardiaque…
Comment fonctionnent les Clubs ?
Les Clubs sont en lien avec les mairies qui les aident à trouver des locaux pour accueillir les adhérents. Ils fonctionnent grâce à l’implication de bénévoles. Chaque club compte trois personnes ressources : un responsable, un chargé de comptabilité et un cardiologue référent. Ce dernier veille notamment à ce que les activités et les diverses manifestations proposées soient pertinentes et cohérentes. Les coachs et animateurs qui interviennent au sein des clubs sont tous formés en activité physique adaptée (APA), qu’ils soient bénévoles ou salariés.
Les premiers Clubs Cœur et Santé ont été créés en 1974. Ils sont rattachés juridiquement à des associations régionales. On en compte aujourd’hui près de 269 sur tout le territoire, accueillant en tout plus de 18 000 adhérents en 2019 − les saisons 2020 et 2021 ayant été perturbés par la crise sanitaire.
Comment se sont adaptés les Clubs aux restrictions imposées par le Covid ?
Avec les confinements successifs, les activités ont été interrompues puis ont repris en pointillé. À distance, nous avons encouragé nos adhérents à poursuivre une activité pendant les confinements, d’autant plus que l’activité physique augmente l’immunité ! Certains coachs ont aussi organisé des séances en visio. Et si le Parcours du cœur n’a pu avoir lieu comme habituellement avec de grands rassemblements, un format connecté a été proposé incitant les participants à faire de la marche autour de chez eux et à comptabiliser les kilomètres pour les cumuler à ceux des autres participants. Une façon de marcher tous ensemble malgré le contexte.
La reprise s’est faite progressivement après le dernier confinement, et nous espérons un retour à la normale pour cette nouvelle saison qui commence. La plupart de nos adhérents sont vaccinés, mais la reprise se fera bien sûr dans le respect des gestes barrières. D’après nos estimations, trois quarts des adhérents ont manifesté leur envie de reprendre en Picardie.
*Cette année, la Semaine du cœur se tiendra du 20 au 29 septembre, en amont de la Journée mondiale du cœur du 29 septembre
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