Deux mastodontes du secteur de la complémentaire santé, la MGEN et Malakoff Médéric, ont exprimé leurs attentes et leurs ambitions deux semaines avant le 41e congrès de la Mutualité française, qui se tient du 11 au 13 juin prochain à Nantes, où sont attendus François Hollande et Marisol Touraine.
Lors d’une conférence organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS), le président du groupe MGEN Thierry Beaudet, par ailleurs vice-président de la Mutualité (FNMF), et Guillaume Sarkozy, délégué général de l’assureur Malakoff Médéric, ont remis sur le tapis la question de l’implication volontaire des médecins libéraux dans les réseaux de soins, aujourd’hui uniquement ouverts aux chirurgiens-dentistes, opticiens et audioprothésistes.
Sans fard, les deux patrons veulent revenir sur la fameuse loi Le Roux, texte promulgué en janvier 2014 qui autorise les mutuelles (au même titre que les assurances et les institutions de prévoyances) à pratiquer des remboursements différenciés en faveur de leurs adhérents qui ont recours à certains professionnels identifiés dans le cadre d’un réseau. Sous la pression des syndicats de praticiens et d’internes, qui y voient une forme de privatisation du système de santé, les médecins ont été exclus du dispositif par amendement.
Discours caricaturaux
Fustigeant les « discours caricaturaux » de certains représentants des syndicats de médecins, Thierry Beaudet veut aujourd’hui aller plus loin. « Les médecins sortant des rangs de la fac sont en majorité des femmes, qui aspirent à autre chose que l’exercice libéral isolé et au paiement à l’acte uniquement, a martelé celui que d’aucuns considèrent comme un sérieux prétendant à la présidence de la puissante Mutualité (Étienne Caniard, 62 ans, termine son mandat de six ans en 2016). Thierry Beaudet a dit être « disposé à travailler avec ces professionnels et à contractualiser avec eux ». Et de planter le clou : « Les tarifs de la Sécu sont complètement déconnectés de la réalité. Nous saurons trouver avec les médecins les modalités de rémunération qui vont bien ».
À titre d’exemple, depuis le lancement en 1992 de son réseau dentaire, la MGEN a établi peu à peu des ponts avec la faculté dentaire et bâti une nomenclature avec les syndicats de professionnels. Vingt-trois ans plus tard, six dentistes (volontaires) sur dix participent au réseau.
Le patron de Malakoff Médéric Guillaume Sarkozy qualifie, lui, d’« absurdité » l’interdiction d’inclure les médecins dans les réseaux de soins. « Nous sommes les seuls à pouvoir financer leurs revenus de façon un peu plus dynamique en échange d’un contrat, il n’y a rien d’injurieux à dire cela », s’agace-t-il. Pas sûr que tous les médecins l’entendent de cette oreille.
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