Selon une étude parue dans « The Lancet Global Health », la moitié des politiques de lutte contre les maladies non transmissibles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'étaient pas appliquées par les pays en 2017. Pourtant, ces maladies sont responsables de 73 % de la mortalité globale. Le tabac, l'alcool, l'inactivité physique et la malbouffe sont les principaux facteurs de risque évitables et sont responsables de millions de décès chaque année.
Les mesures contre l'alcool en recul
« L'OMS a élaboré un ensemble de 18 politiques peu coûteuses et efficaces ciblant ces facteurs de risque et les conséquences qu'ils provoquent comme le diabète, l'obésité, les maladies cardiaques et les cancers », indique au « Quotidien » Luke Allen, co-auteur de l'étude.
En 2015, 193 pays se sont engagés à réduire d'un tiers les décès par maladies non transmissibles d'ici à 2030, alors que seulement 41,8 % des politiques de l'OMS étaient alors mises en œuvre au sein des 151 pays étudiés. Deux ans plus tard, 49,3 % des politiques de l'OMS ont été implémentées. Cent neuf pays ont augmenté leur nombre de politiques mises en œuvre, mais 32 autres les ont diminuées.
Si les politiques portant sur l'introduction de recommandations cliniques, les avertissements graphiques présents sur les paquets de cigarettes et la réalisation d'enquêtes nationales sur les facteurs de risques de maladies non transmissibles ont été bien suivies, celles ciblant l'alcool et l'activité physique ont parfois reculé. Concernant le tabac, les mesures de taxation et les campagnes médiatiques restent également insuffisamment mises en place.
En France, seules 68 % des politiques appliquées
« Les pays devraient faire beaucoup mieux. Si l'Iran et le Costa Rica peuvent introduire 87 % des politiques, pourquoi pas la France ? », interroge Luke Allen, alors que la France n'a mis en œuvre que 68 % des recommandations de l'OMS.
Par ailleurs, à travers l'exemple de la Moldavie, les auteurs montrent que la mise en œuvre de politiques de santé efficaces n'est pas qu'une histoire de sous : ce pays parvient à appliquer 74 % des 18 politiques de l'OMS, alors qu'il se situe en 130e position sur 151 pays en termes de revenu national brut.
« Nous devons également être conscients du fait que les grandes sociétés ont une longue histoire de lobbying et sapent les efforts des gouvernements pour introduire des politiques qui pourraient nuire à leurs profits », souligne Luke Allen. Le désengagement d'Emmanuel Macron pour le Dry January semble en être un bel exemple en France…
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