« LE RYTHME des progrès s’accélère : on peut maintenant réaliser en 24 mois ce qui prenait une décennie auparavant », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA en annonçant, cette année, une chute de plus de 50 % des nouvelles infections à VIH dans 25 pays. L’Afrique subsaharienne, région la plus durement touchée par le virus, a connu un important déclin des nouvelles contaminations et des décès ainsi qu’un net progrès dans la prévention concernant les enfants, indique le nouveau rapport publié à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
En 2011, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde est estimé à 34 millions (33,5 millions en 2010). Près de 1,7 million de personnes sont décédées de maladies liées au sida (1,8 million en 2010), un chiffre en baisse pour la 5e année consécutive. Le nombre des nouvelles contaminations est évalué à 2,5 millions contre 2,6 millions en 2010. Par rapport à 2001, le nombre des nouvelles contaminations a baissé de 20 %.
Du désespoir à l’espoir.
Le domaine dans lequel les rapporteurs constatent le plus de progrès concerne la réduction des nouvelles infections à VIH chez les enfants (environ 330 000 sont nés avec le virus en 2011 contre 370 000 en 2010). Sur les deux dernières années, la moitié de la diminution mondiale des nouvelles infections à VIH a été enregistrée chez les nouveau-nés. « Il devient évident qu’il est possible d’atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants », a souligné Michel Sidibé. « Je suis enthousiasmé par le fait qu’un nombre beaucoup moins important de nourissons naissent porteurs du VIH. Nous passons du désespoir à l’espoir ». Plus de 90 % de ces enfants vivent en Afrique subsaharienne. Dans six pays (Burundi, Kenya, Namibie, Afrique du sud, Togo et Zambie), le nombre d’enfants nouvellement infectés par le VIH a diminué d’au moins 40 % entre 2009 et 2011.
Un outil efficace.
Le rapport montre également que le traitement antirétroviral s’est imposé comme un outil efficace pour sauver des vies. Sur les vingt quatre derniers mois, le nombre de personnes ayant accès à un traitement antirétroviral a augmenté de 63 % au niveau mondial. En Afrique subsaharienne, un nombre record de 2,3 millions de personnes ont eu accès au traitement : sur les deux dernières années, cela représente une augmentation de 59 %. La Chine a, elle aussi, augmenté de près de 50 % le nombre de personnes sous traitement contre le VIH pour la seule année dernière.
Entre 2005 et 2011, les décès ont diminué de plus d’un demi-million. « Des progrès impressionnants » ont aussi été accomplis au niveau de la réduction des décès du sida liés à la tuberculose de personnes vivant avec le VIH. Sur les 24 derniers mois, on a observé une diminution de 13 % des décès liés à la tuberculose. Ce résultat est attribuable au nombre record de personnes affectées par une co-infection VIH/tuberculose qui ont accès au traitement antirétroviral, en augmentation de 45 %. Les rapporteurs sont toutefois conscients « qu’il reste encore beaucoup à faire pour réduire le nombre de décès du sida liés à la tuberculose ».
Plus que 1 000 jours.
Par ailleurs, malgré une conjoncture économique difficile, plus de 81 pays ont augmenté leurs investissements nationaux de 50 % entre 2001 et 2011. Les Etats-Unis représentent toutefois 48 % de toute l’aide internationale à la lutte contre le virus et fournissent, avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’essentiel des investissements engagés pour financer les traitements du VIH.
Les nouveaux résultats arrivent au moment où la riposte au sida dispose de 1 000 jours pour s’efforcer d’atteindre les objectifs 2015 de la Déclaration politique sur le VIH et le sida des Nations Unies. « L’ONUSIDA s’efforcera d’aider les pays à accélérer l’accès au dépistage et au traitement du VIH. Maintenant que nous savons qu’il est possible d’élargir et d’intensifier les actions de façon rapide et massive, nous devons en faire davantage pour apporter aux populations clés des services essentiels de prise en charge du VIH », promet Michel Sidibé.
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