Nouveau déplacement sur la médecine libérale

Nicolas Sarkozy toujours à la reconquête

Publié le 07/07/2010
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Crédit photo : S Toubon

Le président de la République a effectué cette semaine son… quatrième déplacement sur le thème de la médecine libérale en 2010. Nicolas Sarkozy, notamment accompagné de Roselyne Bachelot, et de Claude Evin, directeur général de l’ARS Ile-de-France, s’est rendu à Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne (1), où il a visité l’hôpital local avant de présider une table ronde sur le thème de la médecine de proximité.

Cette visite intervenait peu de temps après l’annonce par le ministère de la Santé, qui prépare des décrets en ce sens, de la possible fermeture ou restructuration à terme des services de chirurgie ayant opéré moins de 1 500 patients par an sur la période 2009/2011.

Cette fois, le président de la République a promis des « modifications profondes dans l’organisation des soins », dans la foulée de la mission sur la médecine de proximité qu’il a confiée à Élisabeth Hubert. Mais il n’a rien dit de concret sur les évolutions envisagées. Tout au plus a-t-il répété que « les maisons de santé sont une solution d’avenir ». Le gouvernement aidera à la création de 250 maisons de santé d’ici à 2012 (un discours martelé à chaque déplacement sur le thème de la médecine de proximité…). Nicolas Sarkozy a également confirmé que la question du mode de rémunération de la médecine générale serait au menu des modifications législatives ou conventionnelles issues des travaux menés par Élisabeth Hubert. Bref, les médecins de ville n’auront pas eu grand-chose à se mettre sous la dent, sinon la confirmation que l’Élysée, alarmé par de récents sondages, juge prioritaire la reconquête de l’électorat médical à l’horizon 2012. Les annonces et les gestes n’ont pas manqué ces dernières semaines, depuis le C=CS=23 euros en janvier 2011 jusqu’à la suppression de deux mesures de la loi Bachelot, jugées particulièrement humiliantes par le corps médical (lire ci-dessous).

Le président a par ailleurs annoncé que, courant octobre, dès l’achèvement du chantier des retraites, il s’attellerait à la réforme de la dépendance. « Nous créerons le cinquième risque et nous organiserons le financement de la dépendance », a-t-il affirmé. Le dossier serait traité au cours de l’année 2011. Le chef de l’État a enfin évoqué l’actualité des affaires : « J’aimerais tellement que le pays se passionne pour les grands problèmes que sont l’organisation de la santé, les retraites ou la croissance, plutôt que de s’emballer à la première calomnie, qui n’a pour seul but que de salir », a-t-il regretté.

(1) Ce département souffre d’une démographie médicale vacillante, avec une densité de médecins inférieure d’environ 30 % à la moyenne nationale.

 H.S.R

Source : Le Quotidien du Médecin: 8803