L’OBSERVATOIRE SOMMEIL de la Fédération française de pneumologie (OSFP) a été fondé par un médecin libéral, le Dr Marc Sapène, initialement en région Aquitaine, puis, sous l’impulsion forte de la FFP, il s’est étendu à l’ensemble du territoire. « Alimenté par les médecins qui voient un patient atteint d’un syndrome d’apnées du sommeil (SAS), cet observatoire va permettre une analyse des données et proposer en retour, diverses actions : par exemple, si un patient est noté comme obèse, une alerte rappelle au médecin qu’il faut réaliser une analyse des gaz du sang. C’est donc un moyen simple et efficace pour se remémorer la recommandation, souligne le Dr Grillet. Une convention spécifique entre le FFP et la Haute Autorité de santé (HAS) a d’ailleurs été signée et l’utilisation de l’observatoire est considérée comme une évaluation des pratiques. Dans un avenir très proche, il est très probable que ce soit aussi un support au développement professionnel continu (DPC) dans le SAS, reconnu par la HAS ».
La première étude avec les médecins volontaires est sur les rails.
L’étude OPTISAS, réalisée grâce à la participation de pneumologues volontaires, est une étude portant sur la télésurveillance à domicile de près de 2 000 patients traités par pression positive continue (PPC). Le bras OPTISAS 1 concerne les patients sans facteur de risque particulier et le bras OPTISAS 2 des patients à haut risque cardio-vasculaire. Les inclusions ont commencé en janvier 2012 et devraient durer six mois, avec un suivi de six mois. Une analyse médicoéconomique vérifiera ensuite si la télésurveillance a un intérêt en termes de diminution des journées d’hospitalisation. « Les enjeux sont à la fois scientifiques – savoir s’il est possible de réduire la morbidité cardio-vasculaire de nos patients – et économiques (le coût de la télésurveillance est-il contrebalancé par les journées d’hospitalisation évitées).
Cette étude doit également nous aider à calculer les seuils d’alerte à partir desquels les techniciens ou les médecins doivent réagir. Cette façon de procéder, en couplant des informations en provenance des appareils et des informations physiologiques pour définir des alertes, est vraiment nouvelle et nous espérons qu’elle va nous permettre d’améliorer l’efficience des traitements » insiste le Dr Grillet. Pour les traitements par PPC, des réductions de tarifs sont imposées autoritairement aux prestataires de service à domicile car l’observance et l’efficacité sont mal évaluées, d’où l’intérêt de cette étude.
D’autres études doivent suivre.
Il est question de réaliser une étude comparant la PPC à la ventilation non invasive (VNI). La VNI permet davantage de réglages, donc de précision thérapeutique pour les malades complexes et/ou avec des comorbidités, mais elle revient trois fois plus cher. « Faute d’études scientifiques, les indications respectives de la PPC et de la VNI ne sont pas précises. Il serait donc intéressant d’établir dans quels cas utiliser l’une ou l’autre thérapeutique » explique le Dr Grillet.
D’autres études sont à mener, comme, par exemple, déterminer l’incidence de l’acromégalie chez les patients présentant un syndrome d’apnées du sommeil, évaluer l’efficacité selon le type de masque utilisé, etc. « En fait, nous ne manquons pas d’idées, mais de financements pour les réaliser toutes ! » conclut le Dr Grillet.
D’après un entretien avec le Dr Yves Grillet, Valence.
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