Aux États-Unis, la vente libre du test OraQuick est « sûrement une bonne chose car l’accès aux soins est moins facile et plus coûteux : il y a un retard au dépistage beaucoup plus important qu’en France », note le Pr François Simon, (service de microbiologie de l’hôpital Saint-Louis-Université Paris Diderot). L’équipe de l’hôpital de Saint-Louis qui avait effectué, en 2010, un large essai de comparaison des différents tests rapides en collaboration avec 200 patients, a toutefois montré les faiblesses du test salivaire, le moins bon des tests rapides testés, avec seulement 86,5 % de sensibilité.
Toutefois, si le test devait être autorisé en France, « je pense qu’il ne faut pas forcément en être effrayé dans la mesure où une très petite frange de la population refuse de rentrer dans le système de soins, souvent pour des raisons psychologiques ». Or, pour ceux qui s’orientent sur internet, et les études montrent qu’il y en a, « c’est la catastrophe », commente le virologue. « Les tests qui sont vendus sont d’une nullité absolue. C’est ce que l’on peut imaginer de pire. Mais in fine, mieux vaut avoir accès à un test connu et accessible - même limité car le test salivaire est de bien moindre qualité que le test sanguin qu’on peut faire en France - plutôt que d’aller sur internet acheter des tests très chers et de qualité exécrable ». Cet outil de dépistage peut ponctuellement être utile à certains, estime le Pr Simon.
« C’est un problème philosophique de choix et de liberté. Je pense qu’ouvrir une voie de liberté supplémentaire, permet à la fois de respecter la liberté du sujet, qui est supérieure à sa biologie, mais également de lui conseiller d’aller voir les associations ou les autres lieux de dépistage. Le virologue va forcément regretter que le patient préfère le plomb (du test salivaire) à la place de l’or (du test de type ELISA) mais il faut aborder ce problème de manière pratique », poursuit-il en rappelant qu’en France, « on a les tests les plus sophistiqués qu’ils soient grâce auxquels on peut détecter toutes les primo-infections ».
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