Santé des migrants à l’agenda européen

Publié le 11/04/2013
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Dans une série consacrée à la santé des migrants en Europe, « The Lancet » fait le constat suivant : « L’Europe a besoin de l’immigration pour compenser son faible taux de natalité mais est de plus en plus réticente à les accueillir ». Bernd Rechel et col. soulignent que deux tiers des migrations en Europe se font entre pays européens et reconnaissent que la crise économique a exacerbé la méfiance contre les migrants. Ils soulignent le manque de données disponibles sur le sujet et appellent à ce que « la santé des migrants » soit mis à l’agenda politique européen. « Les migrants sont souvent, du moins au début, en meilleure santé que les non-migrants, en particulier parce que, le fait de migrer nécessite d’être en bonne santé », soulignent les auteurs. Néanmoins ils semblent plus vulnérables à certaines pathologies telles que le diabète, les maladies infectieuses comme la tuberculose ou le VIH ainsi, les cancers liés aux agents infectieux, les pathologies mentales et les accidents du travail. De même, un accès moins bon aux soins pré ou périnataux affecte plus souvent la santé de la femme et d’enfant migrants. Les auteurs font une revue des législations européennes pour rappeler leur hétérogénéité et souligner que beaucoup visent à décourager toute arrivée de nouveaux migrants. En 2010, les soins d’urgence n’étaient pas accessibles aux sans-papier dans 9 des 27 pays de l’Union et seulement 5 permettaient un accès aux soins des sans papiers en dehors des situations d’urgence : la France, les Pays-Bas, l’Italie, le Portugal et l’Espagne.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9233