Dès le moins de mars 2020, les premières données sur l’impact de la prise en charge de l’épidémie de SRAS-CoV-2 en Chine ont été publiées. Ce sont d’abord aux soignants de première ligne (urgences, réanimation…) que les chercheurs se sont intéressés. En comparaison avec leurs confrères d’autres services (801 contre 505), et à partir des réponses obtenues par un questionnaire en ligne, les soignants de première ligne ont rapporté un impact de la situation épidémique sur leur sommeil, quel que soit l’indice analysé : scores significativement plus élevés pour l'IPSQ (9,3 ± 3,8 contre 7,5 ± 3,7 ; P < 0,001), l'AIS (6. 9 ± 4,3 vs 5,3 ± 3,8 ; P < 0,001), l'anxiété (4,9 ± 2,7 vs 4,3 ± 2,6 ; P < 0,001) et la dépression (4. 1 ± 2,5 vs 3,6 ± 2,4 ; P = 0,001), ainsi qu'une prévalence plus élevée de troubles du sommeil selon l'IPSQ > 6 points (78,4 % vs 61,0 % ; risque relatif [RR] = 1,29 ; P < 0,001) et AIS > 6 points (51,7 % vs 35,6 % ; RR = 1,45 ; P < 0,001).
Une analyse complémentaire menée en pédiatrie auprès de 47 soignants qui, eux, n’étaient pas directement en première ligne a montré que 47 des 123 (38 %) participants souffraient de troubles du sommeil. Une analyse de régression logistique a montré que les troubles du sommeil étaient indépendamment associés au fait d'être enfant unique (3,40 (1,21-9,57), P < 0,05), à l'exposition aux patients COVID-19 (4,97 (1,08-8,18), P < 0,05) et à la dépression (2,83 (1,10-7,27), P < 0,05).
Puis, en mai, est venu le temps des méta-analyses. Dans la première d’entre elles, treize études internationales ont été incluses, avec un total combiné de 33 062 participants. L'anxiété a été évaluée dans 12 études, avec une prévalence combinée de 23,2 % et la dépression dans 10 études, avec un taux de prévalence de 22,8 %. Une analyse de sous-groupe a révélé des différences entre les sexes et entre les professions, les femmes médecins et infirmières présentant des taux plus élevés de symptômes affectifs que les hommes et le personnel paramédical. Enfin, la prévalence de l'insomnie a été estimée à 38,9 % dans 4 études.
Jing Q et coll. The Evaluation of Sleep Disturbances for Chinese Frontline Medical Workers Under the Outbreak of COVID-19. doi: 10.1016/j.sleep.2020.05.023. Online ahead of print.
Wang et coll. Sleep Disturbances Among Medical Workers During the Outbreak of COVID-2019. doi: 10.1093/occmed/kqaa074.
Pappa S et coll. Prevalence of Depression, Anxiety, and Insomnia Among Healthcare Workers During the COVID-19 Pandemic: A Systematic Review and Meta-Analysis. doi: 10.1016/j.bbi.2020.05.026.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce