« Cela fait un mois que Paris est en risque allergénique 3 sur 5 pour les cyprès, un niveau élevé pour une saison pollinique » tient à signaler le Dr Marie-Laure Mégret-Gabeaud, allergologue responsable du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) pour la ville de Paris. A Paris, mais aussi dans le reste de la France une pluie abondante a fait prospérer les végétaux.
S’y est associée, une température élevée au moment de l’initialisation des bourgeons qui a favorisé la production de pollens. Certes pour le moment il est tôt pour un bilan, mais on peut néanmoins remarquer que les pollens de cyprès ont connu un pic très élevé, en particulier sur tout le pourtour méditerranéen. A Paris, le pollen le plus présent dans l’air est le cyprès, suivi de l’aulne, du noisetier et du peuplier. On attend le bouleau.
L’allergénicité des pollens dépend de leur caractère aérodynamique et du nombre de sites allergéniques de leur enveloppe. Les pollens les plus allergisants sont ceux de graminées, de bouleau et de cyprès.« Les taux actuels de pollens ne sont pas exceptionnels, mais la pollution abaisse le seuil de susceptibilité bronchique aux pollens. Les gens sont malades à cause de la pollution » précise Michel Thibaudon, directeur du RNSA.
Pollution aux poussières fines
La situation de pollution actuelle aux poussières fines est exceptionnelle. Elle favorise la symptomatologie actuelle : conjonctivites, crises d’asthmes, gène dans la vie quotidienne, baisse de la qualité de vie, troubles du sommeil. A plus long terme, elle contribue aux surinfections, aux troubles cardiaques et est oncogène. La pollution déstabilise les sujets fragiles : sujets âgés, enfants et les patients qui souffrent de troubles respiratoires (asthmatiques, allergiques, BPCO et insuffisants respiratoires).
Les asthmatiques réagissent à des seuils inférieurs à la population générale. La pollution actuelle majore surtout les allergies aux pollens. Elle irrite les voies respiratoires qui laissent passer plus facilement les pollens : ils progressent plus loin dans l’arbre respiratoire, jusqu’aux bronches, où ils peuvent déclencher des crises d’asthme. Le Dr Mégret-Gabeaud recommande « aux sujets sensibles d’éviter tout d’effort (jogging...) pendant ces pics de pollution et de pollinisation : le rythme respiratoire est plus rapide, on respire beaucoup plus de pollens... »
L’effet de la pollution sur les pollens
La pollution agit sur les pollens. Elle fragilise l’exine, envelope externe des pollens. « Sous l’effet de traumatismes minimes provoqués par un contact avec le sol, les murs... l’exine fragilisée libère plus facilement des microparticules allergéniques qui n’ont aucun obstacle sur les voies respiratoires. Elles déclenchent par conséquent plus facilement des crises d’asthme. Par ailleurs, les poussières fines de la pollution enrobent l’exine. Elles lissent ainsi les aspérités naturelles de l’exine. Le pollen qui normalement s’accroche sur les herbes, le sol..., reste beaucoup plus facilement en suspension dans l’air, et contribue à l’augmentation actuelle des symptômes » explique le Dr Marie-Laure Mégret-Gabeaud.
Les pollens les plus allergisants sont ceux de graminées, de bouleau et de cyprès. La situation actuelle problématique provient d’une pollution au moment de l’éclosion de deux pollens très allergisants: les cyprès et les bouleaux...
D’après un entretien avec le Dr Marie-Laure Mégret-Gabeaud, médecin responsable du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) pour la ville de Paris et Michel Thibaudon, directeur du RNSA
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