Les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) présentent un risque accru d’infections, de maladies cardio-vasculaires, de certains cancers et d’ostéoporose. La prise en charge optimale du patient repose donc sur la recherche et la prévention de ces maladies associées, mais également sur un suivi régulier de l’activité de la PR par la mesure du DAS 28 (Disease Activity Score ou score d’activité de la maladie ). Le DAS évalue 4 paramètres : le nombre d’articulations gonflées, le nombre d’articulations douloureuses, l’appréciation globale du patient et la vitesse de sédimentation globulaire à la première heure.
En Europe, quatre essais thérapeutiques concluent à un meilleur pronostic des patients si leur rhumatologue base ses indications thérapeutiques sur une évaluation objective du patient par la valeur du DAS plutôt que sur des critères subjectifs. L’attitude idéale serait une évaluation du DAS au moins mensuelle en cas de maladie active, et au moins trimestrielle en cas de maladie moins active.
Les infirmières impliquées.
« Malheureusement, en pratique, estime le Pr Maxime Dougados, chef du service de rhumatologie de l’hôpital Cochin (Paris) et président de l’EULAR (Ligue européenne contre le rhumatisme), la mesure du DAS est loin d’être systématique, la principale raison invoquée par les rhumatologues étant le temps limité dont ils disposent en consultation. Il est donc nécessaire d’impliquer davantage l’infirmière et le patient lui-même. ».
Cette pratique existe déjà dans certains pays, comme les Pays-Bas et l’Angleterre. Par ailleurs, plusieurs études ont montré que l’évaluation du DAS par le patient lui-même, préalablement formé, est aussi performante que celle effectuée par le rhumatologue. Afin d’évaluer l’impact, en France, de cette pratique, l’étude COMEDRA (COmorbidities EDucation Rhuematoid Arthritis), projet hospitalier de recherche clinique mis en place par le Pr Maxime Dougados, a été lancée. Cette étude prospective, randomisée, contrôlée, inclura 1 000 patients souffrant de PR, dans 20 centres.
Les patients participant à cette étude seront répartis en deux groupes : groupe « autoévaluation de l’activité de la maladie » versus groupe « comorbidités », chaque groupe étant le contrôle de l’autre. D’une durée de six mois, cet essai recrutera des patients sur des critères d’évaluation qui seront, d’une part, le pourcentage de malades chez lesquels le traitement de la PR a été intensifié durant les six mois de l’étude et, d’autre part, le pourcentage de malades pour lesquels au cours des six mois, un traitement a été initié et/ou une investigation menée en raison d’une comorbidité.
Les médecins investigateurs de tous les centres et les infirmières impliquées dans le projet se sont retrouvées en janvier dernier pour une formation de deux jours organisée à Paris, avec le soutien institutionnel de Roche et de Chugai. Si l’étude est concluante, cette démarche pourrait être instaurée dans tous les centres hospitaliers et avoir un impact positif pour les patients, en les plaçant au cœur de l’équipe soignante pour améliorer leur prise en charge. Elle peut aussi contribuer à donner une place plus importante aux infirmières dans le traitement et le suivi de la polyarthrite rhumatoïde.
Conférence de presse organisée par Roche-Chugai, à laquelle participaient : Maxime Dougados, Thierry Shaeverbeke et F. Fayet.
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