PLUSIEURS fois reportée, la présentation du plan « Hôpital, Santé, Outre-mer » se fait attendre. Cela fait plus d’un an que Roselyne Bachelot en a posé les jalons, à l’occasion d’un déplacement en Guyane. La Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) a par la suite piloté une concertation qui a débouché sur un plan en sept axes.
Le dossier, ficelé depuis le début de l’année, sommeille dans un carton. Les annonces ont été repoussées par la crise antillaise, puis par les états généraux de l’Outre mer, étalés d’avril à juillet (avec une synthèse en septembre, à Paris). Nicolas Sarkozy a distillé ses consignes : pas d’annonce ni de déplacement ministériel en ordre dispersé sur les questions ultra-marines. Le chef de l’État devrait se rendre aux Antilles la semaine prochaine dans le cadre des états généraux. Ensuite, Yves Jégo et Roselyne Bachelot auront le champ libre : le plan santé Outre mer pourrait être présenté dans la foulée, en tout cas avant l’été, selon diverses sources.
Il s’agit, avec ce plan, de décliner la réforme HPST (Hôpital, patients, santé, territoires) dans les DOM TOM, et de « garantir à tous les Français, de métropole et d’Outre-mer, la même qualité, la même équité et la même sécurité des soins, tout en tenant compte des particularités de chacun », a expliqué la ministre de la Santé lors de son déplacement en Guyane (« le Quotidien » du 7 mai 2008). Les disparités entre la métropole et les DOM TOM se creusent d’année en année. La Guyane, par exemple, regroupe 5 % des porteurs du SIDA en France. Les structures hospitalières sont souvent vétustes. Et les médecins se font rares Outre-Mer. La Guyane ne compte qu’un diabétologue et qu’un neurologue. Ceux qui viennent, pour quelques mois, se font payer à prix d’or, et aggravent les déficits hospitaliers.
Troisième année d’études dans les DOM-TOM
Le plan Hôpital, Santé, Outre mer réserve un long chapitre à la question de la démographie médicale ultramarine. Il propose, pour détrôner l’intérim, de permettre à des praticiens hospitaliers à temps partiel de ne travailler que quelques mois dans l’année, mais à temps plein. Un semestre de travail Outre mer, un semestre libre : la formule, si elle séduit, saura peut-être fidéliser des équipes de médecins sur tel ou tel hôpital pendant cinq ou dix ans. C’est du moins l’intention affichée. La loi HPST devrait autoriser de telles expérimentations en Outre mer. En parallèle, « la loi HPST offrira un certain nombre d’outils de coopération entre les professionnels de santé, qui seront ainsi mieux fidélisés Outre mer », a précisé Roselyne Bachelot à l’Assemblée nationale, en novembre 2008.
S’agissant de la formation, le numerus clausus a d’ores et déjà été augmenté dans les facultés de médecine d’Outre mer (163 places en 2009, contre 140 en 2008). Le plan santé Outre mer devrait fixer à 2011 l’ouverture d’une troisième année d’études de médecine (DCEM1) dans les DOM TOM ; l’ouverture d’un cycle complet d’études médicales ne semble en revanche pas à l’ordre du jour.
Autre mesure attendue : la reconstruction accélérée des deux CHU des Antilles, et leur mise aux normes face aux risques sismique et cyclonique. Plusieurs centaines de millions d’euros devraient être dégagées en ce sens dans le cadre du plan Hôpital 2012. Le plan santé Outre mer prévoit aussi le développement de programmes de recherche sur des pathologies spécifiques (dengue, chikungunya), ainsi que l’actualisation du calcul du coefficient géographique applicable aux tarifs hospitaliers.
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