L’ÉTUDE a été réalisée en partenariat avec les Observatoires régionaux de santé (ORS) et les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) de Bourgogne, des Pays de la Loire et de Provence Alpes-Côte d’Azur, auprès d’un panel 1 431 généralistes de France métropolitaine et des trois régions partenaires de l’étude. Elle a été menée entre juin et décembre 2010 avec pour objectif de décrire les attitudes et pratiques des médecins vis-à-vis de la vaccination en général et de la vaccination contre la grippe A(H1N1)2009 dans le contexte de relative méfiance qui a suivi la pandémie grippale.
Une très large majorité se sont donc déclarés plutôt ou très favorables à la vaccination en général, avec cependant un pourcentage d’opinions très favorables significativement moins élevé (60 % contre 66 %) chez les généralistes de la région PACA.
La vaccination contre la grippe saisonnière fait aussi l’objet d’une forte adhésion : 96 % des médecins déclarent la conseiller à leurs proches de plus de 65 ans et près de 9 sur 10 se trouvent efficaces pour obtenir l’adhésion de leurs patients. Ces chiffres témoignent « de la confiance des médecins généralistes dans la sécurité de cette vaccination », soulignent Pierre Verger et col. Cette confiance vaut aussi pour eux-mêmes, puisqu’ils sont 72 % à déclarer s’être fait vacciner contre la grippe saisonnière trois années consécutives et 81 % à s’être fait vacciner au moins une fois.
Un rôle important.
Concernant la vaccination contre la pandémie grippale, 60 % se sont fait vacciner, majoritairement en novembre 2009. Les principaux freins cités par les non vaccinés sont : les informations contradictoires diffusées dans les médias, le manque de confiance dans les pouvoirs publics, la faible gravité de l’épidémie, le manque de données fiables sur l’efficacité du vaccin et la crainte des effets secondaires. L’étude révèle que « les médecins ayant eu dans leur patientèle des patients hospitalisés pour une infection grippale pandémique et percevant probablement la gravité de l’épidémie de façon plus aiguë, se sont aussi vaccinés plus fréquemment ».
Les médecins ont été consultés très souvent, soit au cabinet (68 %) soit par téléphone (71 %) pour donner un avis sur la vaccination et ils étaient 71 % à l’avoir conseillé aux adultes jeunes appartenant à un groupe à risque. Ils l’ont d’autant plus recommandée qu’ils s’étaient eux-mêmes vaccinés (89 % des médecins vaccinés contre 46 % des médecins non vaccinés). « On peut penser que les médecins généralistes de ville ont effectivement joué un rôle important dans la décision des personnes de se faire vacciner ou non », notent encore les auteurs.
Quant à la campagne contre la grippe pandémique, 67 % ont déclaré avoir été d’accord en juillet 2009 avec la vaccination en priorité des professionnels de santé, trois-quarts d’entre eux n’ont pas changé d’avis dans les mois qui ont suivi. Une forte majorité (75 %) des médecins se déclarent plutôt pas ou pas du tout favorable à la campagne de vaccination en centre dédié, la grande majorité estimant être équipés pour administrer le vaccin (moyens de réception, de stockage et d’administration en doses multiples). Ils sont un peu moins nombreux à déclarer avoir les moyens d’organiser des séances de vaccination en cabinet (60 %) ou de gérer les formulaires de pharmacovigilance.
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