C’EST DANS LES PRESTIGIEUX salons des maréchaux du ministère de la Culture qu’ont été célébrées le 6 mai les noces « d’amour » entre les services de Frédéric Mitterrand et ceux de Roselyne Bachelot. Alors qu’au même moment, dans les rues de Paris, des manifestants réclamaient une « loi d’orientation et de programmation pour la culture et la création », le ministre de la Culture avait en effet invité rue de Valois « sa très chère Roselyne » pour signer ensemble la convention Culture et Santé.
Roselyne Bachelot, qui « a toujours rêvé de devenir ministre de la Culture », a exprimé sa « joie de faire rentrer la culture dans la santé », une volonté commune aux deux ministères qui n’est pas nouvelle, puisqu’elle a mené à la signature d’une première convention en 1999. Onze ans après, de nombreux succès ont été bâtis sur cette volonté, « dont certains d’une qualité exceptionnelle », s’est réjoui Frédéric Mitterrand. « Nous avons perçu que la culture pouvait être un auxiliaire, un médiateur et même, peut-être, un levier essentiel de guérison (...). Le patient doit avoir la possibilité de transformer ce temps de la traversée de la maladie en un temps de réflexion sur soi et, je l’espère, d’éveil aux mondes de la culture. »
Le ministre s’est même imposé le « devoir » de donner à l’hôpital cette « vertu initiatique, de faire des lieux de santé l’emblème d’une culture pour chacun, quels que soient l’espace et le moment de vie où nous nous trouvons ».
Les établissements médico-sociaux aussi.
« L’art aide à mieux vivre et à mieux se soigner », a résumé la ministre de la Santé. « La culture confère également à l’usager une place renouvelée, (...) elle est vecteur de valorisation personnelle et sociale. » Roselyne Bachelot a rappelé que dans la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoire), SA loi, les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) intègrent un volet social et culturel. En région, ce partenariat interministériel se décline au travers de conventions signées entre les DRAC (Directions régionales des affaires culturelles) et les nouvelles ARS (Agences régionales de santé). Les initiatives culturelles se font aussi au bénéfice de l’ensemble des personnels hospitaliers, « qui peuvent y puiser le moyen de renouveler le regard qu’ils portent sur leur propre pratique », estime la ministre. Afin d’enfoncer le clou, le Dr Jean Leonetti, président de la FHF (Fédération hospitalière de France), a d’ailleurs signé un protocole annexé à la convention.
Le développement de projets doit aussi rapprocher l’hôpital de la ville, a ajouté la ministre. Certaines municipalités ont lancé des initiatives en ce sens. Par ailleurs, le dispositif s’étend cette année aux établissements médico-sociaux, tels que CAT (centres d’aide au travail), maisons de retraite ou centres de convalescence.
Les deux ministres sont également tombés d’accord sur deux projets ; l’organisation en 2011 d’un colloque international sur la coopération de tous les acteurs dans le domaine culture-santé et celle de nouvelles journées de la culture à l’hôpital. L’article 9 du texte indique aussi que les deux ministères conviennent de prendre les initiatives pour créer un pôle européen de la culture à l’hôpital.
La convention doit également réaffirmer l’importance du mécénat (dans son article 5). C’est pourquoi elle encourage la création d’une fondation, qui aura pour objet de réunir, administrer et distribuer les contributions des donateurs privés afin de favoriser la diffusion à large échelle de la culture à l’hôpital.
Un comité de suivi de la convention se réunira une fois par an.
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