À PARTIR des informations recueillies dans le cadre du système de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone (CO), l’article du BEHWeb n°2 a voulu identifier des « spécificités utiles à l’action de santé publique ». Ce système de surveillance permet en effet de suivre la « dynamique spatio-temporelle » des signalements. En 2009-2010 et 2010-2011, de l’ordre de 1 100 signalements sont parvenus au système de surveillance au cours de chacune des périodes de chauffe (1er septembre-31 mars) avec, en médiane, environ 34 signalements hebdomadaires. L’inhalation du CO (gaz produit lors de la combustion incomplète de matières carbonées) provoque une hypoxie qui peut conduire au décès en 15 minutes. La majorité des signalements a concerné des intoxications au CO accidentelles survenues dans l’habitat (près de 9 cas sur10).
Des variations temporelles intrasaisonnières importantes ont été constatées, de façon concomitante à des vagues de froid marquées. En outre, le nombre hebdomadaire de signalements le plus élevé (une augmentation de plus de 50 %) s’est produit en période de vigilance orange grand froid ou de neige-verglas. Météo-France, en collaboration avec l’Institut de veille sanitaire, a déjà intégré des messages de prévention sur le risque d’intoxication au CO dans les bulletins régionaux et nationaux de vigilance météo (de manière systématique pour les événements « vent violent » et « neige-verglas » depuis octobre 2010). En termes de disparités géographiques, l’Île-de-France est la région déclarant le plus grand nombre de signalements en France métropolitaine, avant la région Nord-Pas-de-Calais. Dans cette dernière région, la baisse du nombre de signalement « est à mettre en perspective avec la mise en place, en 2008, du programme régional d’actions de santé publique ciblées, même si une relation de cause à effet ne peut être affirmée sur la seule base de la surveillance », indiquent les auteurs de l’étude. Ces premiers travaux, qui permettent de mieux appréhender les circonstances de survenue des signalements d’intoxication au CO, doivent être complétés par une analyse épidémiologique menée par les acteurs locaux du système de surveillance. « Elle servira à adapter la stratégie de diffusion des messages de prévention ciblés déjà élaborés par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) à partir de l’étude du rôle et des conditions d’utilisation de certains appareils, comme les chauffages mobiles d’appoint ou les groupes électrogènes, dans ces variations intrasaisonnières », poursuivent les chercheurs. Mais compte tenu de l’ampleur des augmentations des signalements d’intoxication au CO observée au décours de situation météorologiques inhabituelles et de la présence des messages de prévention dans les cartes de vigilance de Météo-France, « des actions locales pourraient être mises en œuvre pour relayer l’information à la population » et limiter ainsi la recrudescence de ces intoxications.
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