C’EST EN 1991 que le Groupe athérome coronaire et cardiologie interventionnelle (GACI) de la Société française de cardiologie a lancé une enquête annuelle sur la pratique de la cardiologie interventionnelle en France. Depuis le départ, cette enquête est réalisée par le Dr Didier Blanchard (clinique Saint-Gatien de Tours, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris), ancien président du GACI. « Pour cette étude, j’envoie des questionnaires à environ 200 centres. En moyenne, le taux de réponse est d’environ 70 %. Je fais une analyse sur un certain nombre de centres tests. Ensuite, je croise les données recueillies avec des informations qui me sont fournies par les industriels, en particulier sur le nombre de stents vendus. A l’arrivée, les deux sources d’informations se recoupent toujours », précise le Dr Blanchard.
Cette enquête permet de mettre en relief le développement important de l’activité de cardiologie interventionnelle au cours des vingt dernières années en France. « On peut en fait distinguer deux phases. La première est une phase de croissance continue jusqu’en 2006. Ensuite, on constate une petite baisse puis une stabilisation, tant au niveau des coronarographies que des angioplasties coronaires », indique le Dr Blanchard, en s’appuyant sur l’enquête présentée à High-Tech Cardio en 2010.
En 1991, on recensait 131 636 coronarographies sur l’ensemble du territoire. Ensuite, le chiffre n’a cessé de grimper : 214 833 en 1998, 256 000 en 2003, 272 000 en 2006. L’année suivante, pour la première fois, une légère baisse a été enregistrée : 261 000 en 2007, 256 000 en 2009, 253 440 en 2009.
Un phénomène identique est constaté pour les angioplasties coronaires. « En 20 ans, leur nombre a été multiplié par quatre : on en recensait 30 885 en 1991 contre 113 800 en 2009 », indique le Dr Blanchard. Le pic s’est produit en 2006 avec 121 000 angioplasties.
L’effet des stents actifs.
Le ralentissement constaté dans les années suivantes est lié dans une large mesure au développement de la pose de stents actifs. « En 2009, sur l’ensemble des stents mis en France, on était à 52 % de stents actifs contre 44 % en 2004 », souligne le Dr Blanchard. « A partir du moment où vous posez des stents actifs, vous diminuez une partie de l’activité liée aux resténoses. Celle-ci était de 12,6 % en 2004 avant de tomber à 7,8 % en 2009 », ajoute-il.
Ces chiffres placent la France sensiblement au même niveau que les pays européens médicalement comparables. « Si on fait le rapport du nombre d’angioplasties par millions d’habitants, on est dans la moyenne. On est à peu près au même niveau que le Royaume-Uni, un peu plus haut que l’Espagne et un peu plus bas que l’Allemagne », précise le Dr Blanchard.
D’après un entretien avec le Dr Didier Blanchard (clinique Saint-Gatien, Tours et Hôpital européen Georges-Pompidou, Paris), responsable de l’enquête « Activité cardiologie interventionnelle » pour le Groupe athérome coronaire et cardiologie interventionnelle (GACI) de la Société française de cardiologie.
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