« Un jeune a tué son père ! » m'annonce Édouard, veuf de 95 ans, l'air préoccupé, lors de ma visite mensuelle à son domicile. Édouard a déménagé à la mort de son épouse dans un appartement rez-de-chaussée donnant une belle vue sur la place principale de sa petite ville.
- « Je vois beaucoup de jeunes mal se comporter. Je me cache pour qu'ils ne pensent pas que c’est moi qui les dénonce en cas de problèmes avec la police ».
Un jeune couple qui s’est présenté à la porte d’Édouard il y a quelques mois sous prétexte de lui vendre des cartes postales, s’est enfui avec son portefeuille. Édouard n’a pas porté plainte.
- « La police ne peut rien faire ».
Plusieurs personnes âgées ayant subi le même sort dans la petite ville. Je décide d’appeler moi-même la gendarmerie. Le gendarme semble peu enthousiaste au bout du fil. J'insiste néanmoins, sans succès. Je m'arrêterai à la gendarmerie quelques jours plus tard. Le très jeune gendarme qui m’accueille semble ne pas vouloir répondre à ma requête.
Édouard me confirmera que personne n’est passé prendre sa déposition. Il faut dire qu’il faut du courage pour rencontrer Édouard qui avance à très petits pas, qui entend très mal malgré ses prothèses auditives achetées bien trop tard et qui ne fonctionnent jamais vraiment.
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