Le dirons-nous jamais assez, le maintien de l’autonomie des seniors devient un enjeu de santé publique. Si vieillir est indépendant de notre volonté, il nous est possible de « vieillir bien ». Comme en écho à la volonté des pouvoirs publics qui cherchent à favoriser le sport chez les seniors, le BEH vient de publier une étude sur les bénéfices de l’activité physique chez les plus de 50 ans qui permettrait de prévenir la « fragilité » à un âge plus avancé (1).
› Ainsi, pratiquer une activité physique régulière limite le déclin de la fonction cardio-vasculaire en améliorant la fonction inotrope, en restaurant les mécanismes d’angiogenèse cardiaque essentielle dans la protection contre l’ischémie et la récupération post-infarctus mais aussi en améliorant la perfusion des muscles et en diminuant la production de radicaux oxydants. Un meilleur profil lipidique en privilégiant le cholestérol HDL, une diminution de la production de lactate et une amélioration de la sensibilité à l’insuline lors de la pratique d’une activité physique régulière permet une réduction du surpoids, de l’obésité, du diabète de type 2 et du syndrome métabolique.
› Les bienfaits de l’activité physique ne s’arrêtent pas là. Avec l’âge, les masses musculaires diminuent ainsi que la densité minérale osseuse. On comprend alors que le renforcement musculaire augmente la masse et la force musculaire et maintient donc la densité minérale osseuse.
› Mais les plus grands avantages – moins connus – d’une activité physique régulière sont probablement d’ordre neurologique. De récents travaux montrent son action sur la plasticité cérébrale contribuant à retarder l’évolution de certaines maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson et les démences de type Alzheimer. Les mécanismes en jeu incluent de nombreux facteurs dont le brain-derived neurotrophic factor (BDNF) mais aussi des myokines libérées par le muscle au niveau de l’hippocampe. Elle améliore également l’activation motrice volontaire, agit sur le système nerveux autonome et sur le remodelage des afférences neurologiques contribuant aux adaptations cardiovasculaires à l’exercice. Ces bénéfices sur le système neurologique et locomoteur ont un rôle fondamental sur la prévention des chutes dont on connaît l’incidence néfaste.
› Son rôle est majeur sur l’amélioration de la santé mentale, la diminution de la survenue d’anxiété et de dépression très souvent retrouvée chez la personne âgée. L’immunosénescence jouant un rôle dans la survenue de certains cancers est également réduite par la pratique d’une activité physique.
› Mais, attention, le sport peut aussi être néfaste s’il est mal anticipé. En effet, il existe un sur-risque cardiovasculaire transitoire (mort subite, syndrome coronaire aigu) qui doit être recherché par une épreuve d’effort cardiologique. La déminéralisation osseuse étant plus fréquente dans cette population, le risque de traumatisme osseux est également plus fréquent. Il faut donc promouvoir le sport mais à dose adaptée. Les recommandations de l’Inserm et de l’OMS sur le type de pratique sportive et sa durée en fonction des comorbidités et de l’âge peuvent être simplifiées à la pratique d’une activité physique régulière, raisonnable et raisonnée.
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