CHAPITRE 2 : AUTOSURVEILLANCE GLYCÉMIQUE ET DIABÈTE DE TYPE 2

Publié le 14/09/2012
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La pratique de l’ASG doit être limitée en fonction du rapport bénéfice/coût. Elle sera variable selon les stades thérapeutiques. Une ASG systématique, de routine, sans conséquence ni pour le patient, ni pour le médecin, ne doit plus se voir.

L'ASG n'aura de sens que si elle est intégrée à un programme d’éducation visant à l’acquisition de compétences par le patient : savoir pratiquer l’ASG de façon fiable, savoir interpréter les résultats, savoir prendre des décisions thérapeutiques correctives adaptées. Cela suppose de définir avec le patient la fréquence et l'horaire des mesures, ainsi que les adaptations thérapeutiques qui en découlent (adaptation de la diététique, de l'activité physique, des antidiabétiques insulinosécréteurs).

Dans ses recommandations, la HAS donne les indications suivantes : patients insulinotraités ou chez qui une insulinothérapie est envisagée à court ou moyen terme, patients soumis à des médications susceptibles d’entraîner des hypoglycémies (sulfamides hypoglycémiants ou glinides prescrits seuls ou associés à d’autres médicaments antidiabétiques), patients chez qui l’objectif thérapeutique n’est pas atteint, notamment en raison d’une maladie ou d’un traitement intercurrent.

L’ASG peut donc être variable dans le temps, en fonction de différents paramètres : l’évolution de la maladie appréciée sur l’élévation du taux d’HbA1c, la nature de l’escalade thérapeutique, le risque hypoglycémique, les épisodes intercurrents et les traitements associés.

Peu après la découverte du DT2, l'ASG permet de favoriser la prise de conscience de l’existence du diabète (glycémies élevées), et de sensibiliser le patient à l’intérêt des mesures nutritionnelles et de l’exercice physique, en lui montrant leur efficacité sur la diminution de la glycémie.

Chez les patients traités par mesures hygiéno-diététiques seules ou associées à des antidiabétiques oraux, ne comportant pas de risque hypoglycémique (metformine, inhibiteurs des alpha-glucosidases, gliptines ou analogues du GLP-1), la fréquence de l’ASG peut se limiter à deux bandelettes par semaine.

Lorsque les insulinosécreteurs sont introduits, le nombre de glycémie capillaire peut être augmenté, surtout en cas de risque hypoglycémique important (sujet âgé, interférence médicamenteuse) ou en cas de malaises suspect d'hypoglycémie ; dans ce cas, l’ASG doit devenir quotidienne voire pluriquotidienne.

En l'absence préalable d'ASG, il est licite de prescrire celle-ci avant l'introduction de l'insulinothérapie. Les résultats recueillis peuvent permettre de poser l'indication à l'insulinothérapie et aider le médecin dans le choix du bon schéma chez les patients diabétiques de type 2. Pour le patient, la réalisation de l'ASG, lui permettra d'identifier l'hyperglycémie. Une fois l'insulinothérapie instaurée, l'ASG deviendra quotidienne pour ajuster les doses. Une insulinothérapie basale associée aux antidiabétiques oraux comportera au minimum une glycémie capillaire le matin pour l'adaptation de la dose d'inuline lente. Deux mesures permettent d'ajuster aussi les antidiabétiques oraux et d'évaluer le risque hypoglycémique en fin de journée. Au-delà d'une injection d'insuline par jour, les recommandations pour l'ASG rejoignent celle du diabète de type 1.



Source : lequotidiendumedecin.fr