Facteurs de risque
Il faut penser à la BPCO chez un patient de 40 ans ou plus ayant fumé au moins 10 paquets-années. Le cannabis et le tabagisme passif sont d’autres facteurs de risque.
Le second facteur de risque après le tabac est l’exposition professionnelle, concernant l’industrie minière et les secteurs textile et agricole (élevage porcin, silos à grains, production laitière) ; le médecin du travail doit être sollicité si nécessaire.
Diagnostic
Pour la HAS, le diagnostic doit être évoqué devant une toux et expectoration chronique (2-3 mois), une dyspnée progressive persistante, apparaissant ou s’aggravant à l’effort ou au décours d’une bronchite. Cependant, les questionnaires recherchant les symptômes peuvent être faussement rassurants : il est important de ne pas attendre l’apparition des symptômes qui sont trop tardifs. Par ailleurs, l’absence de bronchite chronique n’exclut pas une BPCO : selon les séries, 26 à 90 % des patients authentiquement BPCO n’auraient pas de symptômes de bronchite chronique.
› Enfin, la mesure du DEP, mal corrélée à la VEMS, n’est d’aucune utilité dans le dépistage de la BPCO. Les mini-spiromètres (PIKO-6® etc.), dont l’usage a été promu il y a quelques années, ne sont que des outils de débrouillage dont les résultats ne sont fiables que si le professionnel de santé qui les utilise a une parfaite connaissance des modalités de réalisation des manœuvres et des critères de qualité et d’interprétation des mesures.
› Au final, le diagnostic est spirométrique, et retenu quand le rapport VEMS/CVF est < 70 % après administration d’un bronchodilatateur.
› La spirométrie permet aussi le diagnostic de gravité en classant l’obstruction en 4 stades fonctionnels :
- stade I = obstruction bronchique légère. Elle concerne la moitié des patients identifiés dans la population générale. Le VEMS est normal. Les patients ne sont habituellement pas dyspnéiques.
- stade II = obstruction bronchique modérée. Elle concerne au moins un tiers des patients. Le VEMS est compris entre 50 et 80 % de la théorique. La dyspnée d’effort est fréquente bien que souvent méconnue. Les exacerbations sont possibles.
- stades III et IV= obstruction bronchique sévère et très sévère. Le VEMS est inférieur à 50 % de la théorique. Au stade III les patients présentent souvent une asthénie, une dyspnée d’effort, des exacerbations ; au stade IV (VEMS inférieure à 30 % de la théorique), une dyspnée au moindre effort, une qualité de vie très altérée et parfois des signes d’insuffisance cardiaque droite.
› Si nécessaire, le pneumologue doit être sollicité pour confirmer le diagnostic. Actuellement, moins de 1 % des généralistes seraient équipés de spiromètres, mais ils pourraient devenir plus nombreux avec le développement de l’exercice en groupe et la mutualisation des moyens. Le recours au pneumologue lors de l’évaluation initiale est également nécessaire lorsque l’on suspecte une forme sévère, ou en cas de discordance entre les symptômes et le niveau de VEMS. Lors du suivi, le recours au spécialiste est indiqué pour prescrire la réhabilitation respiratoire, les traitements par nébulisation, l’oxygénothérapie et la ventilation non invasive.
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