Le traitement individuel
› Après traitement, le prurit est parfois long à disparaître. Mais qu'il s'agisse du traitement per os ou du traitement local, le HCSP se prononce en faveur de l'administration d'une seconde dose une semaine après le traitement initial (3). Cette prise de position, qui se démarque de l'AMM de ces médicaments, laquelle préconise des schémas thérapeutiques en prise unique dans les gales communes, se justifie par le fait que les différents produits topiques ou systémiques sont très probablement inefficaces sur les œufs. À cela s'ajoutent des taux de succès cliniques insuffisants en cas de traitement unique. Le HCSP demande donc la mise en place d'une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du fait de ce renouvellement, hors AMM, des prescriptions.
› Par ailleurs, bien que le niveau de preuve soit insuffisant pour trancher en faveur soit du traitement général, soit du traitement local, le traitement de la gale commune par l’ivermectine orale présente plusieurs avantages : simplicité d’administration, bonne tolérance, absence de contre-indications majeures, remboursement par la Sécurité sociale (3) (voir encadré E2). La Haute Autorité de santé estime important le rapport efficacité/tolérance et le service médical rendu de l’ivermectine dans le traitement de la gale (6).
Rappelons que selon l'AMM, une prise unique est recommandée en cas de gale commune, l'administration d'une 2e dose 2 semaines après la dose initiale ne devant être envisagée qu'en cas de nouvelles lésions spécifiques ou si l'examen parasitologique est positif à cette date (Vidal, mise à jour du 13 décembre 2012). Cependant, pour le HCSP, « si l’on considère que l’ivermectine n’est probablement pas active sur les œufs et que le délai d’éclosion des œufs est de quelques jours, il est raisonnable de proposer d’emblée une deuxième dose (avis d’expert) », une semaine après la dose initiale.
› Deux spécialités topiques sont également disponibles en France (voir encadré E1). Le benzoate de benzyle/sulfiram semble être le traitement local à privilégier, bien que son efficacité en application unique ne dépasse pas 60 %. L’esdépalléthrine (pyréthrinoide de synthèse) est associée au butoxyde de pipéronyle qui en augmente l'efficacité. Les traitements locaux doivent être administrés en une fois, sauf pour le spray d'esdépalléthrine ou une deuxième cure est admise 8 à 10 jours après en cas de persistance du prurit. Tout comme pour le traitement oral, le Haut Comité de santé publique propose de procéder systématiquement à une deuxième application une semaine plus tard (1).
Aucun des deux traitements locaux n'est pris en charge par l'Assurance Maladie.
La perméthrine à 5 %, disponible dans de nombreux pays, n'est pas commercialisée en France.
› En cas de gale hyperkératosique, le patient doit être hospitalisé en isolement strict en milieu spécialisé dermatologique. Un double traitement, général et local, est indispensable, et doit être répété toutes les semaines jusqu'à négativation des prélèvements parasitologiques.
Le traitement de l'entourage
› Il dépend du degré de proximité avec le cas index et de la forme clinique de gale. On distingue trois cercles(3) :
- 1er cercle : personnes ayant eu un contact cutané prolongé avec un cas (entourage familial proche, relations sexuelles, soins de nursing…) ;
- 2e cercle : personnes vivant ou travaillant dans la même collectivité ;
- 3e cercle : personnes visitant occasionnellement la collectivité, entourage familial des personnes fréquentant régulièrement la collectivité.
› En cas de gale commune, tous les sujets contacts du 1er cercle, même asymptomatiques, doivent être traités.
› En cas de gale hyperkératosique, les sujets contacts du 1er cercle, du 2e cercle et, le cas échéant, ceux du 3e cercle doivent être traités.
› Dans les collectivités d'enfants, l'éviction est de 3 jours après le début du traitement pour la gale commune, et prolongée jusqu’à négativation de l’examen parasitologique pour les gales profuses (7).
Pour le linge et l'environnement
› La désinfection du linge – vêtements, linge de lit, linge de toilette – concerne toutes les personnes vivant sous le même toit. Elle doit être faite pour le linge utilisé depuis moins de 72 heures en cas de gale commune et depuis moins de dix jours en cas de gale profuse/hyperkératosique.
Un simple lavage en machine à 60°C permet une décontamination efficace. Si le linge ne peut être lavé à cette température, le linge peut être laissé dans un sac pendant au moins 72 heures à une température intérieure supérieure à 20° C (avec ou sans acaricide).
› Le traitement de l'environnement par pulvérisation d'un acaricide concerne la literie et de façon générale, les mobiliers absorbants. Attention aux housses de sièges autos pour les enfants, aux peluches, aux tapis de jeux… Après la pulvérisation de l’acaricide, un nettoyage simple (aspirateur, lavage) mais complet des locaux et du mobilier doit être réalisé. Attendre 12 heures avant de réutiliser une literie désinfectée par un acaricide.
Le traitement environnemental n'est pas nécessaire en cas de gale commune. Il est indispensable en cas de gale croûteuse ou profuse.
Cas clinique
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