« Madame P. s'inquiète des régurgitations à répétition de son nouveau-né qu'elle n'a pas pu allaiter et auquel elle donne des biberons. Elle se demande si elle ne doit pas réduire la quantité de lait délivrée à chaque biberon... »
Des craintes à comprendre
Surtout si c’est le premier, un enfant qui régurgite, est un enfant qui inquiète les parents. Que signifient ces régurgitations ? Est-ce le lait que je lui donne qui provoque cela ? Est-ce que je m’y prends mal pour nourrir mon bébé ? Autant de questions qui touchent à la compétence des parents et à leur fonction nourricière et engendrent des craintes parfois bien différentes de celles du médecin. Des craintes à écouter et à comprendre pour mieux rassurer ensuite toute la famille.
Penser aux allergies alimentaires
Au-delà de l’inquiétude légitime que suscite ce symptôme, le reflux gastro-œsophagien (RGO) du nourrisson doit être considéré comme anormal s’il est fréquent, abondant, s’il survient loin des repas, la nuit ou encore quand on change bébé de position. Il est défini par des remontées involontaires de liquide venant de l’estomac sans effort de vomissement. Ce diagnostic de reflux doit être bien différencié d’autres diagnostics comme des vomissements qui sont rejets actifs de grandes quantités de liquides, retrouvés lors d'une gastro-entérite, sténose partielle du pylore ou une intoxication alimentaire. Un autre diagnostic différentiel doit être aussi évoqué : une allergie alimentaire au lait de vache ou au lait maternel. Enfin plus rarement, le diagnostic de mérycisme peut être recherché : il s’agit alors de régurgitations volontaires de liquides ou d’aliments, suivies de mâchonnement qui témoigne d’un trouble de la relation entre l’enfant et l’entourage.
Évaluer le caractère bénin ou non du RGO
Le reflux gastro-œsophagien non compliqué du nourrisson a pour seules manifestions des régurgitations, survenant le plus souvent en période post-prandiale. Elles ont débuté avant l’âge de trois mois et leur volume est généralement faible même si leur fréquence est parfois grande. Pour évaluer le caractère bénin ou non du RGO, il faut rechercher la survenue de pleurs après les repas ou la nuit (œsophagite), la présence de sang dans les régurgitations, des infections respiratoires à répétition, une hypotrophie staturo-pondérale, des épisodes d’apnée ou de malaises graves du nourrisson corrélés au reflux, des symptômes respiratoires chroniques comme une toux permanente.
Rassurez et proposez des mesures simples
Une fois le diagnostic confirmé et le caractère bénin du RGO évalué, aucune investigation préalable à la mise en route du traitement est nécessaire selon un accord professionnel*. Des mesures simples et progressives dans le temps vont le plus souvent suffire pour une évolution favorable dans le deuxième semestre de vie du nourrisson. Parmi les conseils à délivrer : épaissir le lait donné par biberon, diminuer le débit de la tétine, espacer les repas ou les tétées, ne pas donner de trop grande quantité de lait à chaque fois et prendre son temps, après le biberon ou la tétée, garder l’enfant dans ses bras puis le laisser en position proclive (30 °) avant de l’allonger…
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