Dans l’hémisphère nord, on estime que 11 à 25 % des adultes présentent au moins une lésion de KA et 60 % des patients à risque. L’augmentation de la durée de vie et les habitudes d’ensoleillement sont en cause.
En France, une étude récente a permis d’estimer l’incidence des KA multiples à 754/100 000 habitants (7). Dans plus de 90 % des cas, ces lésions surviennent après l’âge de 55 ans, les hommes étant les plus touchés (sex ratio M/F de 1,35).
› Leur dépistage est recommandé après 50 ans, chez les sujets à risque, définis par les facteurs suivants :
– exposition solaire ou photothérapie cumulée importante. Les UV sont le principal facteur de développement des KA. Certaines catégories de personnes sont plus particulièrement concernées : agriculteurs, ouvrier du bâtiment, marins, sportifs de plein air, …
– le phototype : les I et II (sujets à peau claire, blonds ou roux, yeux verts ou bleus) sont les plus à risque tandis que les patients à peau noire ne développent quasiment jamais de kératose actinique.
– une exposition à d’autres agents carcinogènes : radiothérapie, ulcération ou inflammation cutanée chronique, transplantation d’organe, antécédent personnel de cancer cutané, immunosuppression induite (40 % des patients transplantés présentent des lésions cutanées cancéreuses ou pré-cancéreuses dans les 6 ans, soit un risque multiplié par 250).
› Les KA peuvent évoluer selon trois modes : disparition spontanée – rare – le plus souvent persistance pendant des années ou évolution vers un carcinome épidermoïde cutané. Ce dernier mode, très dépendant des facteurs de risque individuels, est en moyenne de 8 % mais peut varier de 0,025 % à 16 % par an et par lésion et reste d’estimation difficile. La probabilité pour qu’un individu porteur de 8 lésions de KA présente au moins 1 carcinome épidermoïde invasif après 10 années d’évolution est d’environ 10 %. Le risque est cumulatif et d’autant plus important que la durée d’évolution et que le nombre de lésions de KA est grand (1).
› La majorité, soit 60 à 80 % des carcinomes épidermoïdes invasifs, ont débuté sous la forme d’une KA. Il n’y a pas d’étape intermédiaire de transformation de conversion ou progression qui soit nécessaire au développement du cancer.
› La kératose actinique est une lésion épidermique caractérisée par une désorganisation de la structure architecturale de l’épiderme normal avec la formation d’une croûte en superficie.
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