Motif fréquent de consultation, la HAS a actualisé en octobre 2016 les recommandations de l’Afssaps de 2005 sur la fièvre de l’enfant. Sans entrer dans le parcours de la recherche étiologique, la HAS énonce des principes de prise en charge dans un mémo (has-sante.fr).
► La fièvre, définie par une élévation de la température centrale au-dessus de 38 °C, en l’absence d’activité physique intense, chez un enfant normalement couvert, dans une température ambiante tempérée, n’est généralement pas dangereuse. L’objectif du traitement antipyrétique est la suppression de l’inconfort et non la normalisation de la température. La perception des parents doit être prise en compte.
► Concernant la mesure de la température, « il n’y a pas lieu de prendre régulièrement ou systématiquement la température d’un enfant en l’absence de signes cliniques », rappelle la HAS. La méthode de référence est le thermomètre électronique flexible par voie rectale. En pratique quotidienne, d’autres méthodes moins précises sont intéressantes parce qu’elles évitent le stress ou le refus chez l’enfant de plus de 2 ans. On peut utiliser la voie buccale ou axillaire (qui nécessite des temps de prise plus longs et a l’inconvénient d’une sous-estimation fréquente de la température) ; les thermomètres à infrarouge auriculaire (chez l’enfant de plus de 2 ans) ou temporal sont très rapides (1 seconde). Attention : chez le nouveau-né, la prise axillaire de la température est comparable à la mesure rectale.
► Les signes de gravité sont recherchés : âge de moins de 3 mois, difficulté respiratoire ou fréquence respiratoire élevée, conscience altérée, absence de réponse aux stimulations, renflement de la fontanelle, pâleur ou cyanose, cris faibles ou grognements, raideur de la nuque, conduisent à l'hospitalisation.
► Associées à un traitement médicamenteux, trois mesures simples sont à privilégier : proposer fréquemment à boire, ne pas trop couvrir l’enfant, ne pas augmenter la température de la pièce. Les bains ou enveloppements frais à effet modeste et transitoire ne sont plus conseillés.
► La monothérapie pendant les 24 premières heures est la règle : le paracétamol (60 mg/kg/j à répartir en 4 ou 6 prises, soit environ 15 mg/kg toutes les 6 heures - délai minimal de 4 heures entre 2 prises).
► Les AINS sont réservés aux contre-indications au paracétamol ou en association après réévaluation. Il s’agit alors de l’ibuprofène (20 à 30 mg/kg/j en 4 prises) chez l’enfant de plus de 3 mois et le kétoprofène chez l’enfant de plus de 6 mois (20 à 30 mg/kg/j en 4 prises). Un intervalle de 6 heures doit généralement être respecté. Les AINS ne doivent pas être utilisés en cas de varicelle, et avec prudence en cas d’infection bactérienne. Il n’est pas recommandé de prescrire de l’aspirine chez l’enfant fébrile, en raison d’un risque très rare mais potentiellement mortel de syndrome de Reye. Il n’existe aucun traitement préventif des convulsions fébriles.
► Un inconfort persistant, malgré un traitement bien conduit pendant au moins 24 heures, nécessite une réévaluation et une éventuelle substitution d’antipyrétique ou une association. Un délai qu'on peut raccourcir chez les moins de trois mois.
1- https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2674284/fr/prise-en-charge-de-l…
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