« Depuis le passage à l'heure d'été, Julie S., 28 ans, est décalée, a du mal à s'endormir et n'arrive pas le matin à se réveiller. Elle est inquiète car cela dure... »
À l’écoute du contexte
En médecine générale, la majorité de ces consultations concernent des insomnies occasionnelles : changement d'horaires, conflits au travail, soucis administratifs, difficultés financières, tensions familiales.... Pour ces insomnies d’installation récente, le patient a souvent une explication à son symptôme. Pourtant, au-delà de cette explication, il est parfois nécessaire d’aller un peu plus loin en faisant préciser la qualité du sommeil avant cet épisode, un changement dans les conditions du sommeil ou des symptômes évoquant une pathologie insomniante. C'est l'occasion aussi d'évaluer d’une manière globale l’équilibre ou la fragilité psychique du patient et de repérer dans son histoire des épisodes similaires.
Une plainte subjective à explorer
Certains patients se vivent comme insomniaques alors que la durée globale du sommeil reste conservée. D’où la nécessité d’explorer l’ensemble du cycle veille-sommeil : difficultés d’endormissement, éveils nocturnes, éveil précoce au petit matin, sommeil non réparateur, somnolence diurne… pour comprendre pourquoi le sommeil pose problème au patient. L’exploration de cette plainte permet aussi de faire le diagnostic d’un climat dépressif sous-jacent ou d’un état d’hyperexcitation lié à des circonstances particulières (comme la préparation d’un examen pour les étudiants) et ainsi de mieux définir l’approche thérapeutique de ce symptôme. La survenue d’une insomnie peut être aussi le signal symptôme d’un trouble somatique récent (apnée du sommeil, syndrome des jambes sans repos, décompensation cardiorespiratoire, douleurs…). Enfin il faut rechercher aussi la prise tardive de substances stimulantes (café, thé, sodas…) ou de médicaments euphorisants comme les corticoïdes.
Une prise en charge à personnaliser
Au-delà des conseils à délivrer, l’approche thérapeutique des troubles du sommeil va varier selon les causes sous-jacentes. Pour un épisode d’insomnie ponctuel sans retentissement notable dans la journée, le recours à des thérapeutiques simples phytothérapiques associées à des paroles rassurantes peut suffire à traiter l’épisode. L'acquisition de techniques de relaxation ou la mise en place des rituels apaisants avant l'endormissement peuvent être aussi d'une aide précieuse. Parfois, une prescription médicamenteuse se révèle nécessaire. Parfois, ce sont les angoisses de la journée qu’il faut traiter pour améliorer le sommeil avec la prescription limitée dans le temps d’anxiolytiques. Un hypnotique peut être prescrit aussi quelques jours pour rééduquer le sommeil et trouver du repos. Si se dessine une dépression sous-jacente, c’est cette dépression qu’il faudra soigner pour améliorer les troubles du sommeil par un traitement médicamenteux associé à une psychothérapie. Une réévaluation des troubles à distance de la première consultation est souhaitable.
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