J’EXPLIQUE
• La constipation est définie par un nombre de défécations inférieur ou égal à trois par semaine et/ou des selles dures difficiles à évacuer. Elle est qualifiée de chronique lorsqu’elle dure plus de six mois.
• Deux mécanismes principaux entrent en jeu dans la constipation chronique : un ralentissement du transit au niveau du côlon, le plus souvent lié à une colopathie fonctionnelle, ainsi qu’une dyschésie, liée à des anomalies anatomiques telles un prolapsus du rectum ou une rectocèle. Un anisme peut aussi être en cause.
• Chez la personne âgée, une pathologie grave sous-jacente (cancer colorectal) peut expliquer la constipation, de même qu’une maladie neurologique ou neuropsychique (maladie de Parkinson, AVC, paraplégie, sclérose en plaques, lésions de la queue-de-cheval ou des nerfs pelviens, syndrome dépressif, états démentiels), endocrinienne ou métabolique (hypothyroïdie, diabète, troubles ioniques).
JE MONTRE
J’INFORME
• Environ 50 % des seniors et jusqu’à 70 % des personnes âgées vivant en institution souffrent de constipation.
• Les femmes sont plus touchées que les hommes.
• Chez le sujet âgé constipé, les facteurs de risque s’accumulent. L’alitement – qui complique l’exonération – et l’émoussement de la sensibilité rectale favorisent les fécalomes. Certains médicaments (antidépresseurs et neuroleptiques, morphiniques, antalgiques de palier II, antiparkinsoniens, anticholinergiques, antihypertenseurs inhibiteurs calciques, myorelaxants, diurétiques) diminuent aussi la sensation de besoin et ralentissent le transit intestinal. La constipation est aussi un effet indésirable fréquent des morphiniques et opiacés.
• Chez les femmes âgées, des troubles de la statique pelvienne favorisent la dyschésie.
JE PRESCRIS
• 60 % de la population après 60 ans et les trois quarts des sujets âgés en institution sont sous laxatifs. Mais avant le réflexe “laxatif”, il faut s’assurer du respect de règles importantes comme l’activité physique (dans la mesure du possible), une alimentation diversifiée et un apport en fibres suffisant (entre 20 et 40 g), au moyen d’aliments complets, de fruits et légumes frais.
• Les personnes âgées, surtout alitées, doivent s’hydrater suffisamment (1,5 l/jour).
• Les traitements locaux sont à privilégier lorsque la constipation est d’origine distale (suppositoires de glycérine ou à dégagement de gaz carbonique, lavements).
• Dans la constipation de transit ou distale, les laxatifs de lest (mucilages) sont à éviter en raison du risque d’impaction œsophagienne chez les personnes âgées. Les laxatifs osmotiques sont à privilégier. Les laxatifs stimulants peuvent être utilisés si les autres sont inefficaces.
• Il faut se méfier de l’huile de paraffine, qui peut réduire l’absorption de certains médicaments (anticoagulants, etc.).
• Il n’y a pas suffisamment de preuves scientifiques pour recommander l’utilisation de probiotiques dans la constipation chronique.
J’ALERTE
• En cas de constipation récente chez un sujet âgé, certains signes doivent impérativement faire consulter, témoins potentiels d’une pathologie grave. Des explorations complémentaires (NFS, coloscopie) s’imposent en cas de présence de glaires ou de sang dans les selles, d’une anémie, d’une fatigue excessive, d’une fièvre, de douleurs abdominales inhabituelles, d’une perte d’appétit ou d’un amaigrissement inexpliqué.
• Attention aux manifestations trompeuses du fécalome, à l’origine de problèmes d’incontinence. En cas de dyschésie et de fécalome, il peut y avoir des souillures ou des fuites de selles dites à “rectum plein”. Comme pour les urines, il s’agit de fuites par regorgement. Une autre complication du fécalome est la rétention aiguë d’urine (globe vésical). Un toucher rectal est indispensable.
• Le symptôme constipation chez le sujet âgé doit faire évoquer un effet secondaire d’un médicament récemment prescrit.
• L’usage inapproprié de laxatifs peut être responsable de diarrhées et d’une incontinence fécale.
JE RENVOIE SUR LE WEB
Fiche diététique sur la constipation (Société française de gastro-entérologie). https://www.snfge.org/sites/default/files/recommandations/dietetique_su…
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
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