La migraine est une maladie invalidante en raison de la fréquence des crises (2 ou plus par mois chez 42 à 50% des patients), de leur durée (› à 24 heures chez 39% des patients), de leur intensité (sévère ou très sévère chez 48 à 74% des patients), des signes d'accompagnement digestifs et du retentissement sur la vie quotidienne, professionnelle, sociale et familiale (1).
Les migraineux s'ignorent eux-mêmes. Dans les études françaises, 30 à 45% des migraineux n'ont jamais consulté pour leurs migraines, ignorent leur statut de migraineux et les possibilités de prise en charge existantes. Cet état conduit à une automédication importante au moment des crises.
L'hospitalisation est considérée comme le poste de dépense le plus important (30% du coût total), mais on ne sait pas s'il s'agit d'un accès aux services d'urgence ou d'une hospitalisation réelle. Par ailleurs, les consultations de médecins généralistes représentent une partie minime des dépenses (8,6%), illustrant le modeste recours à ce système de soins (2).
Appliquer les critères diagnostiques
Dans plus de 95% des cas, une anamnèse ciblée et une écoute attentive permettent de poser le diagnostic. Il est recommandé d'utiliser les critères diagnostiques établis en 1988 par l'International Headache Society (IHS). Ces critères sont simples à utiliser et permettent de poser les questions essentielles dans un ordre logique et structuré.
-) Le diagnostic de migraine repose sur le trépied clinique suivant :
- une évolution par crises récurrentes, séparées par des intervalles libres de toute douleur;
- des caractéristiques sémiologiques propres;
- un examen clinique normal.
Les critères diagnostiques IHS de la migraine sans et avec aura sont décrits dans les tableaux 1 et 2.
-) Aucun examen complémentaire ne doit être prescrit pour établir le diagnostic de migraine.
Respecter l’escalade thérapeutique
Les mesures d'ordre général sont à rappeler au patient. En effet, un mode de vie équilibré est recommandé : activité physique dans la mesure du possible, sommeil régulier et suffisant, relaxation et récupération après des activités stressantes, éviter les facteurs déclenchants tels que alcool, locaux enfumés, projecteurs stroboscopiques, certains aliments.
Si ces mesures ne suffisent pas, un traitement médicamenteux devient nécessaire.
On distingue les traitements non spécifiques et les traitements spécifiques.
-) Les traitements non spécifiques comprennent les antalgiques (aspirine, paracétamol) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (naproxène, ibuprofène, kétoprofène et diclofénac)
-) Les traitements spécifiques incluent les triptans (frovatriptan, almotriptan, elétriptan, naratriptan, rizatriptan, zolmitriptan, sumatriptan) dont l'efficacité porte sur les céphalées mais aussi sur les symptômes associés digestifs et la phono/photophobie, le tartrate d'ergotamine, et la dihydroergotamine par voie oro-nasale ou injectable.
La famille des triptans est aujourd'hui le meilleur traitement de la crise migraineuse. Il doit être pris le plus précocement possible. Au bout de 2 heures maximum après la prise, le patient doit être soulagé.
L'Anæs recommande de débuter d'abord par un AINS, puis d'utiliser un triptan en seconde intention si le 1er ne s'est pas montré efficace.
La récurrence se définit comme la réapparition de la crise migraineuse, soulagée initialement, avec une intensité modérée à sévère, moins de 24 heures après le début de celle-ci. Le problème de la récurrence se pose avec toutes les classes thérapeutiques avec des chiffres de récurrence dans la population générale de 20 à 36% (3).
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