► Très longtemps, le traitement antipyrétique a été présumé prévenir l’hyperthermie maligne et les convulsions fébriles. Mais on sait désormais que l’hyperthermie maligne, exceptionnelle, est quasi l’apanage d’inductions anesthésiques sur terrain génétiquement prédisposé.
Quant aux convulsions fébriles, on sait aujourd’hui qu’elles touchent électivement 3 à 5% des enfants de 9 mois à 5 ans, génétiquement prédisposés. Des facteurs génétiques (plusieurs ont été identifiés en particulier le gène de la sous-unité alpha 1 du canal sodique SCN1A) seraient responsables d`une susceptibilité accrue.
L’incidence des convulsions fébriles est de 2 à 5 % dans les populations caucasiennes tandis qu’elle est de 9 % au Japon. Par ailleurs, une corrélation avec des marqueurs inflammatoires dont notamment l’interleukine 1 est souvent retenue ; le taux des IL-1 dans les leucocytes d’enfants ayant convulsé est très supérieur à celui des enfants n’ayant pas convulsé.
Beaucoup plus rarement, les convulsions fébriles sont déclenchées par un micro-organisme neurotrope (shigelle, herpes virus 6 de la roséole, …) ou une infection du système nerveux central (méningite ou encéphalite). La majorité des études portant sur la prévention des convulsions fébriles n’a pu apporter la preuve de l’efficacité des antipyrétiques, qu’il s’agisse du paracétamol ou de l’ibuprofène (1,7).
► Ni l’importance de la fièvre ni la rapidité de sa montée ne représente des facteurs déclenchants ; un enfant peut convulser à 39° et ne pas le faire à 40°. De plus, il importe de savoir qu’il n’existe pas de différence du développement neurologique chez les enfants qui ont eu des convulsions fébriles par rapport aux autres, que la crise soit simple ou récidivante. Seuls 2 à 5 % des enfants présentant des convulsions fébriles ont une épilepsie.
► La prise en charge physique et médicamenteuse de la fièvre vise donc essentiellement à lutter contre l’inconfort de l’enfant. Cette prise de conscience récente amène à reconsidérer des prescriptions
et des pratiques très largement diffusées (7). Aussi, il est essentiel de rassurer les parents sur l’absence de risque de fièvre et de les convaincre d’abandonner des traitements inconfortables pour les enfants tels que les bains frais, les applications de serviettes humides ou de glace. Ces moyens physiques n’ont qu’un effet modeste et transitoire, et peuvent majorer l’inconfort de l’enfant. Leur utilité est donc remise en cause.
Attention, il ne s’agit pas, pour autant, de banaliser la fièvre : la recherche de la cause de l’épisode fébrile est et doit rester la préoccupation constante.
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