J’EXPLIQUE
-› La GEA associe une diarrhée de survenue rapide (plus de trois par 24 heures), des vomissements souvent inauguraux et fréquemment de la fièvre dans un contexte épidémique.
-› Son origine est virale en règle générale. Le rotavirus, suivis par les norovirus, sont les responsables dans 70 à 80 % des cas. Ces virus saisonniers sont transmis par voie féco-orale.
-› L’essentiel du traitement repose sur la correction des pertes en eau et en électrolytes. C’est le déséquilibre entre l’absorption et la sécrétion intestinale d’eau et d’électrolytes au niveau des villosités intestinales infectées qui est à l’origine de la diarrhée. L’équilibre hydro-électrolytique du nourrisson est caractérisé par l’importance du compartiment hydrique (pourcentage d’eau totale) (75 % du poids d'un nouveau-né, 65 % à 1 an, 50 % chez l'adulte) et la prépondérance du secteur extra-cellulaire (40 % à la naissance, 25 % à 1 an, 20 % après 2 ans). Les apports hydriques alimentaires du nourrisson sont de l'ordre de 100 à 150 ml/kg/j en conditions non pathologiques.
De plus, l’enfant n’exprime sa soif que par des symptômes peu spécifiques (pleurs, trouble du comportement) et la sensation de soif est parfois plus tardive, notamment avant six mois.
JE PRESCRIS
-› Des conseils de surveillance. Peser le bébé toutes les 4 heures, surtout les nourrissons de moins de 6 mois (location d’un pèse-bébé ou disponibilité de celui du cabinet médical). Noter le nombre de selles et de vomissements, la température corporelle, les quantités bues, l’évolution du poids.
-› Un soluté de réhydratation orale (SRO) qui contient essentiellement de l’eau, des glucides, du sodium et des sels minéraux. Il doit être démarré dès la première selle liquide et poursuivi jusqu’à la première selle normale.
-› Préciser les modalités d’utilisation du SRO : un sachet pour 200 ml d’eau, bien agiter et proposer la boisson en petites quantités (pour réduire le risque de vomissements ) toutes les 5 à 10 minutes, même si l’enfant a vomi jusque-là, pendant une à deux heures. La boisson sera donnée bien fraîche, la laisser au réfrigérateur (au maximum 24 heures) surtout pour les enfants qui vomissent. L’administrer par petites gorgées au biberon, ou si l’enfant le refuse, à l’aide d’une pipette ou d’une seringue ou d’une cuillère.
Puis proposer le SRO souvent et sans limite durant les 24 premières heures, la soif étant le meilleur régulateur. Un nourrisson peut boire jusqu’à 300 ml/kg/jour. Les SRO ne traitent pas la diarrhée, aussi la persistance de selles liquides ne signifie pas qu’ils sont inefficaces.
En cas de déshydratation modérée, les SRO sont proposés exclusivement pendant les 4 premières heures de la réhydratation, au-delà il faut assurer la réintroduction de l’alimentation normale.
-› Éviter absolument l’eau pure et les boissons gazeuses sucrées ; celles-ci sont hyperosmolaires (450 à 600 mosm) et très pauvres en sodium (1 à 20 mmol/l) et en potassium (moins de 1 mmol/l). Les solutions artisanales doivent également etre évitées car de composition incertaine.
-› Une réalimentation précoce. En cas d’allaitement maternel, celui-ci est poursuivi en alternant tétées et SRO. Une alimentation normale associée à la réhydratation est préconisée devant une diarrhée modérée.
-› Chez le nourrisson de moins de 4 mois, il est possible d’utiliser un substitut du lait à protéines hydrolysées.
-› Éventuellement en adjuvant, un antidiarrhéique, le racédotril, qui diminue le volume des selles par inhibition de l’hypersécrétion mais il est essentiel de bien faire comprendre que cette prescription ne doit en aucun cas se substituer au SRO.
-› Lavage des mains avant et après les soins, les changes et l’alimentation.
J’ALERTE
-› Le risque le plus grave est la déshydratation qui peut s’installer en quelques heures
-› Si le nombre de selles dépasse une selle liquide par heure ou si la diarrhée commence le soir, l’enfant sera moins facile à surveiller régulièrement pendant la nuit. Une hospitalisation peut alors s’avérer nécessaire.
-› Un seul des signes suivants justifie un avis médical urgent : perte de poids au-delà de 5 %, si l’enfant est anormalement apathique et dort beaucoup, s’il est difficile à réveiller et gémit, s’il est pâle et ses yeux sont cernés, s’il respire rapidement, s’il continue de vomir, si la diarrhée persiste.
En 5 points
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