Environ 300 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année en France parmi lesquels, 200 000 seront traités par irradiation dont 50 % dès la phase initiale du traitement. Un document consacré à la radiothérapie externe et publié par l'Institut National du Cancer (INCA), propose des conseils pratiques de surveillance et de gestion des effets secondaires en fonction de l’étape où se situe le patient : avant, pendant ou après la radiothérapie.
-› Avant une radiothérapie abdomino-pelvienne par exemple, les conseils hygiéno-diététiques sont importants. Il faut limiter la perte de poids, limiter l’ingestion de légumes verts, fruits, pain, pâtisseries, fritures et graisses cuites, charcuterie, viandes grasses et fromages gras, épices et condiments. Chez les patients constipés et/ou prenant régulièrement des laxatifs, stopper la prise de laxatifs et ne commencer le régime alimentaire qu’en cas d’accélération du transit secondaire à la radiothérapie.
-› Le document reprend de manière complète les effets aigus de la radiothérapie. Outre l’asthénie, ces effets représentent la difficulté majeure rencontrée par les patients. Leur survenue et leur intensité varient en fonction de la localisation et du volume irradiés, de la dose délivrée, et de la radiosensibilité individuelle et de l’état général du patient. Ils sont, en règle générale, gérés par l’oncologue que le patient rencontre chaque semaine.
-› Dans les 3 à 6 mois après la fin du traitement, voire plus tard, un certain nombre d’effets secondaires se manifestent au niveau de la zone irradiée. La surveillance de leur apparition est primordiale, à la fois parce que la qualité de vie des malades peut être altérée et parce que l’enjeu peut relever, dans certains cas, d’un diagnostic différentiel entre une récidive et une complication. Les effets tardifs varient en fonction de la localisation et du volume irradiés, de la dose délivrée, de la radiosensibilité individuelle et de l’âge du patient.
Quelle que soit la zone irradiée, la radiodermite chronique (télangiectasies, atrophie sèche, sclérose, dépigmentation) est quasi-constante.
Dans le cas fréquent de la radiothérapie mammaire, on observe :
- des séquelles superficielles qui vont évoluer au cours du temps. La phase de constitution (signes d’inflammation chronique) s’étend du 6ème au 24ème mois suivant l’irradiation, suivie de la phase de séquelle organisée (disparition des signes inflammatoires locaux, peau sèche, dépilée, parfois prurigineuse, télangiectasies) puis d’une phase très tardive avec atrophie sous-cutanée, sclérose, aspect blanc dépoli ou hyperpigmenté.
- Le lymphoedème impose d’éviter les prises de sang du côté du curage axillaire, de désinfecter rapidement toute blessure dans ce territoire et de façon générale d’éviter tout geste agressif… même la prise de TA ! Enfin, le risque de raideur scapulaire impose de mettre en place une kinésithérapie précoce avec physiothérapie.
- La plexite radique (rare aujourd’hui) s’exprime autour de la 4ème année post-irradiation (délai variable entre 6 mois et 20 ans). Au début : troubles sensitifs (paresthésies, douleurs mal systématisées) puis déficit sensitif objectif, plus rarement moteur. Stabilisation des lésions après plusieurs années, souvent gêne fonctionnelle marquée. Son installation nécessite un avis spécialisé pour prescription d’une kinésithérapie, d’une corticothérapie ou d’une vitaminothérapie.
1- INCA. Médecin traitant et patient en radiothérapie : conseils pratiques (2008). Voir le site
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